A l’approche de la Marche pour la vie, nous avons interrogé Amélie, qui a subi un avortement :
Pourquoi accepter de témoigner sur l’avortement ?
J’accepte de témoigner sur l’avortement car c’est pour moi un cri d’urgence, pas seulement pour moi parce que mon corps et mon âme le réclament mais aussi pour toutes ces femmes qui pleurent en silence, celle que j’aide et qui sont inconsolables, celles qui ont voulu mourir avec l’enfant qu’au fond d’elles elles voulaient garder. Témoigner était aussi une mission de survie, pour la mémoire de cette enfant à qui j’ai enlevé la vie, pour lui donner une voix, une existence.
Qu’est-ce qui vous a poussé à avorter ?
Mon copain ne voulait pas que l’on garde cet enfant car il disait qu’on étaient trop jeunes, qu’il fallait que je continue mes études (j’avais 23 ans), qu’on avait pas assez d’argent.
Avez-vous subi des pressions ?
J’ai subi sa pression, celle du Planning et de mon entourage qui ne s’est pas prononcé ou m’a dirigée directement vers l’avortement.
Vous avait-on indiqué le aides dont vous auriez pu bénéficier pour accueillir votre enfant ?
Personne autour de moi ne m’a dit “garde ton bébé, tu vas y arriver”. Personne ne m’a dit que j’aurai droit à des aides. Personne ne s’est réjoui. Pourtant une maternité c’est une grâce, une grossesse une bonne nouvelle. Comment se fait-il que cela soit devenu “un problème” ? Personne ne m’a parlé des aides auxquelles j’aurais pu avoir droit. Rien. Silence, débrouille-toi avec la mort de ton enfant. Par contre après il n’y a eu personne pour me consoler.
Regrettez-vous d’avoir avoir avorté et pourquoi ?
Sitôt les “cachets” qui ne soignent pas avalés j’ai regretté, j’ai senti comme un vide. Comme si mon âme partait dans mes talons, comme si toute ma lumière venait de s’éteindre. J’ai commencé à faire des cauchemars, j’ai fait une tentative de suicide, je ne suis plus retournée en cours. Si je n’avais pas rencontré Dieu dans une démarche de conversion, je serais morte avec cet enfant. Tout embryon, toute cellule au commencement de la vie est une personne. J’en ai pris conscience ensuite.