C’est la thèse la plus célèbre, et la plus controversée, du best-seller de vulgarisation économique Freakonomics. J’emprunte à ce site un résumé favorable au livre:
Dans son étude la plus célèbre, Levitt a démontré que le principal facteur ayant réduit la criminalité aux USA au début des années 90 était… la légalisation de l’avortement dans les années 70. L’avortement est en effet pratiqué souvent par des personnes qui ont une vie telle qu’elles n’auraient pas pu fournir à leurs enfants une éducation satisfaisante; une proportion significative d’entre eux aurait donc rempli les rangs des délinquants. […] Pour cette découverte, il a été unanimement détesté : par les conservateurs qui ont vu là une "défense" de l’avortement; par les progressistes qui ont détesté l’idée selon laquelle les gens qui avortent sont plus souvent que les autres parents de délinquants.
La dernière phrase est assez bien vue. Mais, si tout le monde se dit horrifié par la thèse, cela ne veut pas dire qu’elle ne fait pas de mal à la cause pro-vie : nous connaissons tous des gens "de droite" plus attachés à leur tranquillité qu’au respect de la vie et qui s’opposeraient à l’abolition de l’avortement si celle-ci devait entraîner une hausse de la criminalité.
Or cette thèse est très fragile :
– Freakonomics est contredit par ce qu’on observe en France. La courbe de de la criminalité américaine (courbe de gauche – cliquer pour agrandir; légalisation de l’avortement en 1973) ne ressemble pas à celle de la criminalité française (à droite, légalisation en 1975)
– The Economist, dans son dernier numéro, fait état de travaux récents (ici, pdf) mettant en cause la méthodologie de Freakonomics. La plus grossière des erreurs des auteurs est d’avoir pris en compte, dans les études état par état qui appuient leur thèse, non le taux de criminalité, mais le nombre de crimes brut, indépendamment de l’évolution de la population. Une fois cette bourde corrigée, dit The Economist, "l’impact de l’avortement" sur la baisse de la criminalité "disparaît complètement."
FR
ce qui est phénoménal avec les spécialistes, les chercheurs, les scientifiques,les statisticiens, les docteurs et les intellectuels de tout poil, c’est qu’ils arrivent à prouver tout et son contraire et c’est toujours “parole d’évangile”
florent
La courbe semble surtout indiqué une baisse de la criminalité à partir de 1989-90, ors personne ne songe à faire le lien avec l’application de la peine de mort beaucoup plus accrue dans ces années là. Il doit pourtant s’gir d’un motif de régulation de la criminalité bien plus considérable que l’avortement.
Enfin, maintenant, si on tue des bébés pour éviter qu’ils ne soient des criminels, ça ne vous rappelle rien ça comme politique? Une certaine idéologie des années 1930, comment ça s’appelle déjà?
Anonyme
le changement radical de la politique étrangère americaine est certainement responsable de la baisse de la criminalité interieure aux USA.Depuis 1990 les americains ont exporté leurs criminels hors de leurs frontiéres ,dans le golf persique,ensuite en Afganistan et tout recemment en Irak , guatanamoet les prisons volanets de la CIA dans des nombreux pays.Freakonomics a t il compté le nombre de crimes pratiquées dans ces pays?qu’il refasse ses comptes.