La Fraternité Saint-Pie X a beaucoup fait parler d'elle ces derniers mois. Entre la multiplication des faveurs que lui accorde le pape François (envisageant le statut canonique le plus favorable, validant ses confessions, et désormais ses mariages), et les réticences qu’une poignée de ses alliés les plus durs lui font subir à la marge, elle continue à s'étendre dans le silence de l'apostolat de ses 1100 membres. À ceux-là s'ajoutent quelques centaines de religieux qui coopèrent à leurs œuvres. Dans un entretien accordé en Belgique, l'abbé Patrick Duverger, prêtre français de la FSSPX, supérieur du district du Benelux et ancien missionnaire en Afrique, rappelle quelques fondamentaux de l’œuvre de Mgr Lefebvre :
« Fondée officiellement selon le droit de l’Eglise, je dirais que la Fraternité continue de s’appliquer à sa vocation particulière selon son charisme propre, inséparables l’une de l’autre en cette époque de grave crise dans l’Eglise. Sa vocation est de servir l’Eglise par le sacerdoce catholique : former des prêtres, les conduire dans leur sanctification, et accompagner au long de leur vie consacrée les prêtres qu’ils appartiennent à la Fraternité ou pas. Son charisme est de manifester la vitalité de la Tradition de l’Eglise, de la défendre contre ceux qui, quels qu’ils soient, la remettent en cause ou la relativisent, et de répondre aux justes demandes des catholiques subissant un état de grave nécessité. […]
« La Fraternité professe et adhère d’esprit et de cœur à l’unique Eglise du Verbe incarné, Notre-Seigneur Jésus-Christ – l’Eglise catholique romaine – fondée sur Pierre et les apôtres. Cette Eglise, incarnée elle aussi dans le temps et dans l’espace, existe aujourd’hui, sous l’autorité du Pape François, Vicaire de Jésus-Christ, avec les évêques sous son autorité. La Fraternité tient à vivre dans l’unité romaine hors de laquelle il n’y a pas de salut, et refuse catégoriquement tout ce qui pourrait l’en séparer. La Fraternité, à la suite de son vénéré fondateur, Mgr Marcel Lefebvre, tient à « sentire cum Ecclesia » – juger à l’unisson de l’Eglise -, de manière bien réelle en chacun de ses membres. […]
« La Fraternité, œuvre d’Eglise, a le droit d’être reconnue, telle qu’elle est, selon sa vocation et son charisme propres, par un juste statut canonique. La Fraternité en exprime le légitime désir. Bien évidemment, une telle reconnaissance ne saurait mettre sous le boisseau l’impérieuse nécessité de continuer le bon combat de la foi, en dénonçant les erreurs et même les hérésies partout répandues, et en donnant aux âmes de bonne volonté les moyens de tout restaurer dans le Christ, notre Seigneur et notre Roi. La Fraternité a la conviction que cette reconnaissance, réparant une longue injustice, apporterait à l’Eglise une grâce de renouveau, aujourd’hui si urgente. Notre-Seigneur Jésus-Christ y pourvoira selon sa Sagesse qui nous dépasse. Il est le Chef de son Eglise. »