Le cardinal Müller a mis en doute la légitimité du décret visant à restreindre la célébration de la messe dans la basilique Saint-Pierre. Nous avions évoqué ici cette circulaire du 12 mars, écrite sur le papier à en-tête de la Secrétairerie d’État du Vatican et portant les initiales de son n ° 2, l’archevêque Edgar Pena Parra.
Cette note limite la célébration de la messe selon la forme extraordinaire à une chapelle sous la basilique, entre 7 h et 9 h tous les jours. Il supprime aussi les messes privées dans la basilique. Ces messes doivent maintenant être concélébrées à des heures précises.
Cette circulaire ne donne aucune justification aux décisions, qui ont pris effet ce matin (voir quelques photos ici), si ce n’est de préciser qu’elles garantiront que les offices «se déroulent dans une atmosphère de recueillement et de décorum liturgique». Le bureau de presse du Vatican n’a pas répondu aux questions sur le décret ou sur les motivations qui le sous-tendent.
Le cardinal Gerhard Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a déclaré que la Secrétairerie d’État n’avait ni le droit juridique ni le droit théologique de décider de telles questions liturgiques à Saint-Pierre. Il a qualifié le décret de «très étrange» et a déclaré que «personne n’est obligé de lui obéir».
«Les saintes messes sont supprimées? Cela ne semble pas très catholique », a-t-il déclaré jeudi à la chaîne de télévision catholique américaine EWTN.
Il a noté que la disponibilité d’autels latéraux a toujours été utile aux prêtres basés à Rome qui doivent célébrer la messe tous les jours, ainsi qu’aux prêtres et fidèles en visite qui pourraient avoir du mal à trouver autrement une messe dans leur langue maternelle.
Certains souhaitent que la Secrétairerie d’Etat soit inondée de lettres de protestation de catholiques au sujet de l’interdiction des messes privées à Saint-Pierre de Rome. Il s’agit d’écrire à
Son Eminence le Cardinal Parolin
Secrétaire d’Etat
SCV- 00120 Città del Vaticano
Une lettre, même brève, demandant instamment que le droit de célébrer individuellement (canon 902) soit respecté à Saint-Pierre de Rome et que la messe traditionnelle ne soit pas reléguée dans les grottes vaticanes.