Le cardinal George Pell a appelé la Congrégation pour la doctrine de la foi à réprimander publiquement deux évêques d’Europe pour leur “rejet total et explicite” de l’enseignement de l’Église sur l’éthique sexuelle. Dans une déclaration publiée le 15 mars, le cardinal Pell a demandé à la congrégation « d’intervenir et de prononcer un jugement » sur les propos tenus par le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du synode vatican sur la synodalité, et l’évêque Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande.
Le cardinal jésuite Hollerich du Luxembourg et l’évêque Bätzing de Limbourg ont tous deux appelé à des changements dans l’enseignement de l’Église sur l’homosexualité.
Le cardinal Hollerich a affirmé le mois dernier que l’enseignement actuel était “erroné” et que le “fondement sociologique et scientifique” de cet enseignement, sur ce que “l’on condamnait autrefois comme de la sodomie », n’était « plus correct ».
Mgr Bätzing a fait valoir dans un entretien du 4 mars que les relations homosexuelles étaient permises et non un péché et que le catéchisme devrait être modifié.
Le cardinal Pell a déclaré qu’un tel enseignement était “erroné”, car il
“rejette non seulement les anciennes doctrines judéo-chrétiennes contre l’activité homosexuelle, mais sape et rejette l’enseignement sur le mariage monogame, l’union exclusive d’un homme et d’une femme”.
Le cardinal australien a déclaré qu’il reconnaissait les défis auxquels est confronté le nombre décroissant de fidèles dans les pays germanophones et ailleurs, mais a il a souligné que la solution est “de ne pas suivre les diktats changeants de la culture laïque contemporaine”, ajoutant que, “comme le pape Paul VI l’a souligné il y a de nombreuses années, c’est une voie d’autodestruction pour l’Église”.
Le cardinal a également critiqué le “chemin synodal” de l’Église en Allemagne, où de tels changements controversés sont votés par des participants sélectionnés. Une récente lettre ouverte de la conférence des évêques nordiques à Mgr Bätzing exprimant de profondes inquiétudes quant au processus était “excellente”, a déclaré le cardinal Pell, ajoutant qu’il s’agissait “d’un exemple du rejet presque unanime par les évêques du monde entier de ces innovations”. L’Église catholique, a-t-il dit, n’est
“pas une fédération lâche où différents synodes ou rassemblements nationaux et des dirigeants éminents sont capables de rejeter des éléments essentiels de la tradition apostolique et de rester imperturbables”.
L’unité catholique autour du Christ et de son enseignement exige l’unité sur les éléments majeurs de la hiérarchie des vérités.
“Ce rejet est une rupture, non compatible avec l’ancien enseignement de l’Écriture et du Magistère, non compatible avec toute évolution doctrinale légitime”.
Le cardinal a conclu en réitérant sa demande d’intervention du Vatican.
En vue du prochain conclave, un mémorandum circule actuellement parmi les cardinaux. Il souligne notamment que le Pape ne doit pas forcément être le meilleur évangélisateur du monde, ni une force politique. Le successeur de Pierre joue un rôle fondamental pour l’unité et la doctrine. Le nouveau pape devra comprendre que le secret de la vitalité chrétienne et catholique vient de la fidélité aux enseignements du Christ et aux pratiques catholiques. Il ne vient pas de l’adaptation au monde ni de l’argent. A lire ici.