Le cardinal André Vingt-Trois a été interrogé ce matin sur l’antenne de Radio Notre-Dame (écouter) sur le débat parlementaire concernant le mariage :
"C’est un débat
parlementaire classique pour des grands sujets, qui permet des
affrontements spectaculaires dans l’hémicycle, par moment cela fait
avancer le sujet, (…) mais cela a permis en tout cas d’entendre un
certain nombre, peu nombreux mais important, de députés socialistes qui
ont exprimé leur réserve. Ce qui montre que les questions que l’on a
posées sur le projet de loi, ce n’était pas un clivage droite-gauche,
mais des questions qui concernent vraiment des aspects importants de
l’existence humaine.Et puis cela montre que, très habilement, les ministres qui sont
chargés de défendre le projet de loi pratiquent ce que j’appellerais une
« défense élastique », c’est-à-dire qu’ils ont retiré progressivement
des éléments qui pouvaient être des aspérités, avec la ferme intention
de les ressortir une fois que le projet de loi sera voté !C’est d’ailleurs cela qu’a dit très explicitement le rapporteur du
projet au Sénat, qui a annoncé très clairement que l’objectif c’était la
GPA pour tous, c’est-à-dire la gestation pour autrui destinée à tout le
monde, et que c’était uniquement une question de délai et de procédure
et de tactique !Donc, ce que nous avions annoncé il y a plusieurs mois comme une
logique implacable est en train de se dérouler sous nos yeux, avec des «
ménagements » pour recueillir le maximum de voix au moment du vote."
Interrogé sur l'usage de la liberté de conscience et donc de vote qui ne semble pas très en usage chez les parlementaires, il a lancé: «Mais la liberté de conscience cela ne se demande pas, cela se prend!»
Olivier
« Les libertés ne s’octroient pas, elles se prennent… » Le cardinal se rapproche de références audacieuses…
Bernard Mitjavile
Bravo pour la phrase finale sur la liberté de conscience. Voter pour une loi sans tenir compte de sa liberté de conscience montre que l’on ne comprend pas bien ce que veut dire la démocratie représentative. Si encore ces députés en exerçant leur liberté de conscience risquaient d’être jetés aux lions comme les premiers chrétiens, on comprendrait leur lâcheté mais là, ils n’ont pas d’excuse.
Denis Merlin
Le cardinal devient maurrassien. On aura tout vu ! Non, j’ironise gentiment, bien sûr.
Les libertés cela se prend, mais aussi cela se conquiert et cela se demande. C’est Dieu qui nous octroie par notre conception des droits que tous doivent respecter. Lorsque la loi est mauvaise, c’est la nature qui nous donne le droit à l’objection de conscience. Mais les hommes parfois la nient et la violent. C’est tout le problème.
MAZIROT
Mais la liberté de conscience cela ne se demande pas, cela se prend!»
Superbe envolée dévoilant les subtilités malignes de l’adversaire à l’intention des personnes non mandatées qui voudraient s’exprimer de façon peu sympathique contre ce projet idiot.
Mais attention de tels propos sont contraires à la démocratie moderne qui régit la France et au principe de la volonté générale.
Bernard Mitjavile
@Mazirot: je ne pense pas du tout que de tels propos soient contraire à la démocratie moderne, ils sont contraire aux démocraties populaires au sens soviétique du terme oui mais pas à la démocratie définie par Montesquieu ou Tocqueville.
jpm
les analyses sont peut-être pertinentes ? Est-ce ce que l’on attend du cardinal archevêque de Paris président de la conférence des évêques de France ?