Au Liban, l’Eglise maronite est l'une des plus importantes et le carême, une période liturgique phare pour de nombreux habitants du pays du Cèdre.
Nancy Hashem et Jad Hanna, deux jeunes libanais maronites, ont accepté de répondre à nos questions concernant ce temps de carême.
Nancy explique que le carême est important pour elle car “c’est une période que l’on vit pour le Christ en s'unissant avec l'Eglise catholique et en offrant ses peines au Christ lui-même.” Tous les jours, Nancy se rend à l’église à 7 h du matin pour “combattre le mal par la prière comme a dit Jésus Christ.” Elle a aussi décidé de jeûner tous les jours de la semaine jusqu'à midi et de ne manger aucun produit venant des animaux – viande, œuf, poisson, produits laitiers etc. Elle explique que cette pratique “est déclarée chaque année par une lettre de leur Patriarche”- Monseigneur Bechara Boutros Rahi, 77e patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient.
Pour aller encore plus loin dans ce temps de “lutte spirituelle” comme l’expliquait le Père Dominique Ellabaki, prêtre maronite de Beyrouth, la jeune femme raconte qu’elle fait “de bonnes actions” durant le carême en travaillant sur elle “pour dépasser ses faiblesses et réparer ses péchés” avant la Résurrection du Christ. Cette lutte spirituelle dont parlait le Père Dominique doit être gagnée “par la prière et l’abstinence mais aussi par l’ouverture du cœur et le partage des biens, du temps et des dons dont Dieu nous a comblé”.
Jad, quant à lui, explique que “Le carême est un chemin de rencontre avec Dieu”, un temps durant lequel il se prépare “pour acquérir la Volonté et les plans de Dieu dans sa vie”. Ce jeune homme libanais voit le carême comme un retour vers le Père “à travers la Passion du Fils par l'intermédiaire de l'Esprit Saint”. Le carême le prépare à la Résurrection du Christ, à la Vie Éternelle pour se rappeler toujours que cette vie terrestre est furtive. Jad poursuit en précisant qu’en tant que maronite, il est appelé à vivre ce carême “avec austérité” comme beaucoup de chrétiens orientaux, tout en adhérant à la participation ecclésiastique et liturgique avec les membres de l'église.
À la fin du carême viendra la Semaine Sainte où le carême deviendra pour lui plus intense, en jeûnant complètement du Jeudi Saint jusqu'au Samedi à midi lorsque les cloches, annonçant la Résurrection du Christ, retentiront. Jad et Nancy terminent en ajoutant que pour eux, les Maronites, le carême “solidifie leur foi et fortifie leur présence en Orient”.