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L'Eglise : Vie de l'Eglise

« Le cauchemar recommence, il faut fuir.»

« Le cauchemar recommence, il faut fuir.»

Aujourd’hui, nous rencontrons une famille chrétienne irakienne de Mossoul, déplacée à Erbil.

« Comme des prisonniers en liberté conditionnelle, nous ne pouvons pas faire ou dire ce qui nous plait. Nous sommes condamnés à être toujours à la seconde place, à n’avoir aucun pouvoir, » commence le père de famille. « Sachant que le christianisme est une religion de paix, nous n’avons jamais cherché à changer cet état de fait. Nous préservons l’harmonie. »

Les écoles chrétiennes sont des exemples parfaits de la situation. Elles sont réputées pour dispenser un très bon enseignement de la langue anglaise, contrairement aux écoles coraniques. Les musulmans ont très rapidement envoyé leurs enfants dans celles des chrétiens.

A Mossoul, la majorité de la population était chrétienne avant 1960. Ils possédaient des magasins et de grandes maisons. Jalousés par leur niveau de vie, ils ont été poussés à l’exil par leurs voisins, qui causaient des troubles incessants à leur encontre. Ces déplacements répétés, Joseph* en a connu depuis sa naissance.

Cette persécution ciblait les chrétiens riches et ceux qui avait entre 20 ans 35 ans ; ceux qui était en pleine forme pour travailler. Ces discriminations ce sont fait en coulisse et venaient de petits groupes de musulmans qui se regroupaient. Le Gouvernement tenta alors de faire taire ces discriminations notamment en allant dans les mosquées pour enseigner la tolérance. Ce fut un échec. « Les discriminations existent toujours. Ce n’est pas terminé et ce n’est pas prêt de se terminer. »

Le 9 juin 2014, très tôt le matin, une rumeur se répand dans les rues : les terroristes de Daesh passent le pont qui les conduit tout droit vers la partie Est de la ville. Joseph prend femme et enfants et fuit vers Batnaya dans la Plaine de Ninive. Mais ils sont talonnés par les hommes en noirs. Le 6 août, Daesh est à nouveau dans le sillage de ces exilés. Le cauchemar recommence, il faut fuir. Depuis Batnaya, Joseph et sa famille rejoignent Teleskuf en 70 heures alors qu’en temps normal il n’en faut qu’une.

Quelques semaines plus tôt, une fois Mossoul vidée de tous les chrétiens, Daesh réussit à convaincre les musulmans de téléphoner à leurs amis chrétiens pour les faire revenir. Certains sont de retour; ils n’auraient pas dû. Les maisons des chrétiens sont dès lors identifiées par la lettre arabe ن, signifiant : nazaréen.

Le 16 août vers 6h du matin Daesh, ils se réveillent avec l’ordre express de quitter la ville. Certains emportent quelques biens, de l’argent, des vêtements. Arrivés au premier point de contrôle, ils sont délestés de leurs précieux biens.

Depuis, le gouvernement kurde s’est prononcé en faveur de la protection des chrétiens d’Orient. Ils sont chez eux, ils peuvent vivrent tranquillement. Pour Joseph, leur secours ne peut venir que de l’Europe. S’ils avaient une terre chrétienne, un espace libre avec leur propre gouvernement alors ils pourraient vivre en paix. Sans cela, les chrétiens d’Orient vont mourir.

* Pour des raisons de sécurité, le nom du père de famille a été modifié.

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