Éric Chevallier, fondateur et président du Cèdre, recevait jeudi Jérôme Gutton, préfet de Saône-et-Loire, accompagné d’Hélène Geronimi, sous-préfet de Charolles, Josiane Corneloup, député de la circonscription et Jean-Marc Nesme, maire de Paray-le-Monial.
Le Groupe Cèdre est une société familiale créée en 1998, par Éric Chevallier et ses 11 associés, en l’occurrence son épouse et ses dix enfants. Elle a pour cœur de métier un groupement d’achats, auquel sont attachées deux branches : l’une axée sur le secteur social et l’accueil des personnes en difficulté psychique et l’autre dans le secteur culture médias. La vocation première de la structure est de rassembler les achats de l’église et du monde chrétien (écoles, diocèses, paroisses, communautés religieuses…). Peu à peu, elle s’est élargie aux entreprises, aux associations, aux campings et villages vacances d’inspiration chrétienne.
Doctrine sociale de l’Eglise, relations, bien commun, respect de la personne humaine et de la création, gratuité sont les éléments moteurs. Et cela fonctionne : le Cèdre représente 400 millions d’euros d’achats à tarifs négociés, 8 500 structures adhérentes, 150 employés, dont 80 à Paray, 100 catégories d’achats.
Laguérie
La clientèle captive, bien que consentante, que tente de se constituer Le Cèdre met cette société dès l’origine sur les rails d’une démarche de type monopolistique. Jouant dans son argumentaire de vente sur le sentiment de solidarité culturelle et plus encore cultuelle, et sur la nature de l’affect ainsi engendré, elle se meut dans le domaine capitalistique du toujours plus. Est-ce bien cela l’application de la doctrine sociale de l’Eglise. N’est-ce pas plutôt sa complète subversion. Le principe de subsidiarité ne nous dit-il pas plutôt qu’il est préférable de voir dix entreprises faisant chacune un chiffre d’affaire de dix millions d’euro, qu’une seule en faisant quatre cent ? La démarche du Cèdre, parfaitement conformes aux injonctions du système en faveur de la concentration économique est à coup sûr destructrice du tissu social. Dans nos milieux, il est bien vu de dénoncer cette destruction. Il est moins bien vu d’en dénoncer les causes. Peut-être aussi faut-il accepter de les voir avant de les dénoncer.