Le Père Frédéric Dumas est l’auteur de “Prêtre et époux, lettre ouverte à mon frère prêtre” (éditions Mame). Cet ouvrage a été cité par Benoît XVI et le Cardinal Sarah dans leur livre-événement “Des profondeurs de nos coeurs” paru en janvier 2020.
A l’invitation de l’Oeuvre de Marie qui garde les prêtres, il sera l’intervenant d’un webinaire sur le thème :
“Le célibat sacerdotal à l’image du Christ Epoux“
qui aura lieu aura lieu jeudi 17 mars prochain à 20h15 (heure française). Ce sujet, s’il intéresse les prêtres, concerne aussi les fidèles du Christ qui sont un visage éminent de l’Épouse, l’Eglise.
Afin d’y participer, veuillez vous inscrire avec ce lien. Après votre inscription, vous recevrez un e-mail de confirmation contenant les instructions pour rejoindre le webinaire.
Le Père Dumas répond à nos questions en avant première.
Mon Père, pourquoi y a-t-il urgence à parler à nouveau du célibat sacerdotal ?
Il y a une situation un peu nouvelle pour cette question qui est présente dans l’Eglise depuis le commencement. Cette situation tient à la dégradation du lien conjugal dans la société. L’alternative n’est plus entre « marié » et « célibataire », mais dans des choix plus nombreux proposés dans la société qui obscurcissent objectivement les choses et fragilisent l’affectivité.
Dans l’Eglise, la crise des abus, même si la CIASE a reconnu que le célibat n’y est pour rien, mais aussi la diminution du nombre de prêtres qui rend plus compliqué l’accès aux sacrements, la transformation des paroisses en grands secteurs parfois très peu vivants, la sécularisation complète de la société, tout cela peut nous fragiliser comme prêtre dans notre condition de célibataire.
De même, des débats au sommet de l’Eglise, lors de Synodes récents, font rebondir une nouvelle fois la question.
La Théologie du Corps et tout le magistère de St Jean-Paul II donnent des éclairages très heureux sur cette question.
Ne pensez-vous pas qu’aujourd’hui cet état de vie paraît en décalage avec les mœurs d’aujourd’hui ?
On pourrait le penser ; pourtant, beaucoup de personnes, dans notre société très individualiste, vivent des périodes de célibat importantes. D’autres trouvent difficilement l’âme-sœur souvent tellement désirée.
Mais il y a surtout une ambiance très érotisée de la société qui impose ses codes. Un jeune qui entre dans le sacerdoce vient de ce monde-là et peut se trouver plus fragile sur ce point.
C’est plus l’absence de relations sexuelles, c’est-à-dire la pratique de la continence parfaite, que le célibat lui-même, qui pose question.
Que diriez-vous aux jeunes qui pensent, ou ont pensé, au sacerdoce mais craignent le célibat consacré ?
Je dirai : oui, le célibat est un combat (mais le mariage aussi !) comme tout engagement définitif ; non, nous ne sommes pas seul à le mener : le Seigneur donne toujours de quoi vivre ce que son Eglise nous demande par amour ; dans la grâce du sacrement de l’ordre, il nous configure, il nous donne sa ressemblance et nous fait goûter la joie de vivre au plus près comme lui.
Oui, ce combat demande une ascèse ; oui, nous pouvons compter sur l’Eglise pour nous y aider. Non, ce n’est pas un combat héroïque, mais un vrai chemin de sainteté et de joie.
Un dernier mot ?
Pour les prêtres, redécouvrons plus profondément cette belle figure du Christ-Epoux qui aime l’Eglise et veut la rendre sainte, immaculée, sous son regard, dans l’amour. Epoux dans l’Epoux, nous ne pouvons jamais recevoir l’Eglise sans la contempler tournée vers le Christ qui l’aime d’une alliance indissoluble. Ce couple « Christ-Eglise », est vital pour la compréhension spirituelle de notre vie de prêtre.