Interrogé par l'IBP Roma, Mgr Guido Marini déclare :
"Après Vatican II, l’apparence extérieure et la vie des prêtres ont beaucoup changé, qu’est-ce qui, dans leur quotidien, doit demeurer intangible ?
Il n’y a pas doute : le fait que le prêtre soit la représentation sacramentelle du Christ dans la vie de l’Église. Tout ce qui, même extérieurement, aide à rendre manifeste une telle représentation, doit être recherché, gardé et valorisé. À ce propos, il me semble important de rappeler la valeur de l’habit sacerdotal. Au-delà des multiples significations spirituels dont il est porteur, on ne doit pas oublier que l’habit du prêtre a la capacité de lui rappeler à lui-même et aux fidèles que le ministre du Christ n’est pas une personne privée, qu’il ne vit pour lui-même pas, pas même à un instant de sa journée, qu’il est toujours témoin du Seigneur face au monde, un signe d’espoir et de salut. […]
Quelle est la qualité dont aucun prêtre ne peut faire l’économie selon vous ?
L’amour passionné pour le Christ et pour l’Église. Le prêtre en effet, trouve sa propre identité dans l’amour du Seigneur qui est toute sa vie. Mais le prêtre trouve aussi son identité dans l’amour fidèle à l’Église, dont il est l’époux amoureux et pour laquelle, à l’exemple de Christ, il est appelé à s’offrir sans réserves jusqu’à son dernier soupir. J’ajouterais parmi les qualités, l’amour filial et confiant en la Sainte Vierge. Jésus sur la croix avait confié Marie à l’apôtre Jean, c’est un acte à rénover dans la vie de chaque prêtre. Et c’est là la garantie d’une persévérance fidèle et joyeuse.
Que répondez-vous à ceux qui vous disent que le célibat est trop difficile aujourd’hui ?
Le célibat n’est pas facile aujourd’hui comme hier, puisqu’il demande au prêtre d’aller à contre-courant. Mais aujourd’hui comme hier, le Seigneur ne manque pas de donner sa grâce à celui qu’Il appelle. Et dans le célibat Il le rend heureux. On ne doit pas oublier que la vocation sacerdotale, selon l’enseignement de l’Église – en ce qui concerne l’Église latine -, est lié au don de la chasteté dans le célibat, qui est bien plus qu’une simple règle disciplinaire. En imitant la forme de vie demandée par le Seigneur aux Apôtres, le prêtre, au moyen du célibat, participe à l’offrande totale de lui-même par laquelle le Christ a racheté l’humanité. Lorsque le Seigneur appelle au sacerdoce ministériel par conséquent, il donne aussi les grâces nécessaires pour vivre dans une plénitude d’amour et avec joie le célibat. Il est clair que chaque prêtre est appelé à garder le don reçu. La fidélité dans le célibat, qui est une fidélité d’amour au Seigneur et à l’Église, elle n’est pas donnée une fois pour toutes, mais elle est à conquérir de jour en jour par une intense vie spirituelle, faite d’intimité avec Dieu et d’ascèse."
Agnès
“En imitant la forme de vie demandée par le Seigneur aux Apôtres, le prêtre, au moyen du célibat, participe à l’offrande totale de lui-même par laquelle le Christ a racheté l’humanité”.
D’accord. Mais pourquoi :
1) dans les premiers siècles y avait-il nombre de prêtres (et même d’évêques) mariés ?
2 le célibat est-il uniquement imposé dans l’Eglise latine ? Sur quelle base autorise-t-on les prêtres mariés dans les Eglises orientales ?
Vincent
@ Michel Janva: GuidI ou GuidO Marini? [oups ! merci. MJ]
@ Agnès: Il me semble que dans les Eglises orientales, seuls les moines peuvent devenir évêques. En Russie, en tout cas.
Prieur de Grandville
Je ne sais si ma réflexion a valeur:le Christ n’était pas marié. Le prêtre représente le Christ et cherche en tout à s’identifier à lui. Donc….
Agnès
Merci pour les réponses. Je sais que dans les Eglises catholiques orientales (tout comme dans l’Eglise Orthodoxe d’ailleurs) seuls les prêtres non mariés – ou les moines – peuvent devenir évêques.
Ma question concerne plus précisément les prêtres mariés des Eglises orientales. Il y a sûrement une raison historique ou théologique (ou les deux) qui justifie cet état, et j’aimerais la connaître. Et ce d’autant plus qu’un mouvement s’amorce du retour dans la religion catholique de prêtres anglicans qui – eux aussi – sont mariés.
Est-ce qu’on ne va pas aboutir à deux “classes” de prêtres : ceux qui suivent parfaitement le modèle du Christ et les autres ?