C'était le thème du cinquantenaire d’Una Voce :
"« Pas assez de temps », « conférence trop courte », « table ronde trop rapide »… Les critiques n’ont pas cessé durant les deux jours du cinquantenaire d’Una Voce, les 4 et 5 octobre, à Sainte-Jeanne-de-Chantal (Paris). Mais, à bien y regarder, ces critiques sont, en réalité, fort élogieuses ! Les 200 participants n’ont pas condamné la qualité des interventions mais regretté que les conférences et les tables rondes ne dépassent pas 60 ou 90 minutes. Et il est vrai qu’elles auraient pu durer le double tant les thèmes et les intervenants étaient de qualité. On y a parlé grégorien, chant sacré, développement d’une chorale paroissiale, histoire. On y a entendu des hommes d’Église pétris d’humilité, au verbe clair. On y a surtout vécu un rare moment spirituel joyeux.
Spirituel car le grégorien n’est pas un vestige du passé. Il n’est pas l’apanage de quelque vieux moine hostile à notre époque. Il n’est pas un beau chant qui viendrait accompagner la liturgie, se coller sur les textes de la messe. Non, le grégorien est liturgique. Il est la prière de l’Église comme le rappelle le Pape François dans sa bénédiction apostolique lue à la messe du dimanche : « Le IIe Concile du Vatican, dans sa constitution Sacrosanctum Concilium sur la liturgie, exhorte à ce que « le trésor de la musique sacrée doit être conservé et cultivé avec la plus grande sollicitude » (SC n° 114). Il affirme également que « le chant grégorien est le chant propre de la liturgie romaine et qu’il doit occuper, toutes choses égales par ailleurs, la première place dans les actions liturgiques ». Le vénérable Paul VI, saint Jean-Paul II et le Pape Benoît XVI ont exprimé à maintes reprises l’attention que l’Église portait à la transmission du patrimoine liturgique et à la qualité du chant sacré, particulièrement du chant grégorien. Parce que celui-ci est tout particulièrement adapté à l’action liturgique et manifeste l’unité diachronique et synchronique de l’Église dans la célébration des Mystères sacrés, il a, à côté d’autres formes musicales légitimes, toute sa place dans le chant liturgique paroissial.
« Toute sa place dans le chant liturgique paroissial », tel est le but d’Una Voce et de ce cinquantenaire : rendre au grégorien paroissial toute sa place. Rendre ce trésor à tous. Pas uniquement aux latinistes distingués. Pas uniquement aux « bons catholiques » qui assistent à la forme extraordinaire du rit romain ; mais aussi à tous, dans les paroisses, à Paris comme dans les petits villages de campagne. D’ailleurs, la table ronde qui a sans doute été la plus suivie a été celle sur le développement d’une chorale paroissiale. Et ce sont justement des hommes et femmes de terrain qui ont débattu [Lire la suite]"