La lettre bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon nous rappelle l’homélie de Jean-Paul II en 1991, lors de son voyage en Pologne. Le Pape y compare les abominables génocides nazis et communistes du XXe siècle et celui des enfants à naître :
"À ce cimetière de victimes de la cruauté humaine en notre siècle, vient s’ajouter encore un autre grand cimetière : le cimetière des enfants avant leur naissance, le cimetière de ceux qui sont sans défense, de ceux dont même la mère n’a pas connu le visage, en consentant, ou en cédant à la pression, que leur soit enlevée la vie dès avant leur naissance. Et pourtant ils avaient déjà la vie, ils étaient déjà conçus, ils se développaient sous le coeur de leur mère, sans pressentir le danger mortel. Et lorsque cette menace est devenue réalité, ces êtres humains sans défense tentèrent de se défendre. La caméra a pu enregistrer cette défense désespérée face à l’agression d’un petit enfant avant sa naissance, dans le sein de la mère. (J’ai eu l’occasion de voir un tel film – et aujourd’hui encore je ne puis me libérer de son souvenir, je ne puis m’en libérer). Il est difficile d’imaginer ce drame horrible, avec toute son éloquence morale, humaine.
La racine du drame, combien elle est parfois élargie et différenciée ! Mais il y a aussi les instances humaines, parfois les « groupes de pressions », les corps législatifs, qui « légalisent » la privation de la vie de l’homme non encore né. Existe-t-il une instance humaine, existe-t-il un parlement, qui ait le droit de légaliser le meurtre d’un être humain innocent et sans défense ?"