"Disciple d'un pape orphelin à 20 ans, qui a affronté successivement deux totalitarismes, le «clergé Jean Paul II» est complètement décomplexé. Quand il parle, il ne se demande jamais s'il va plaire: il proclame ce qu'il sait être vrai. Un symptôme intéressant est qu'il n'envisage de déployer son sacerdoce que revêtu d'un col romain parfois même d'une soutane. Une sorte de tenue de service, presque une charte graphique (!) qui a l'immense avantage de rappeler quelque chose avant même d'avoir pris la parole. Rares et bien occupés, les prêtres quarantenaires ne s'excusent pas d'être des ecclésiastiques: «je suis prêtre, et alors?». Certains se demandent comment on peut être heureux dans le célibat volontaire en travaillant sept jours sur sept, surtout le dimanche! Oui ces prêtres sont heureux. Certes, il leur arrive de s'interroger sur le choix de Dieu: «pourquoi moi?». Alors, ils pensent à cet homme qui ne pensait certainement pas devenir pape lorsqu'il a été ordonné prêtre en 1946. Comme eux, il a entendu un appel: «viens et suis moi». Et quand tu le feras, n'ai pas peur !"