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France : Politique en France

Le cocktail électoral gagnant, c’est l’alliance du combat pour l’identité et du combat pour les valeurs

Jean-Yves Le Gallou livre son analyse sur le résultat de l'élection présidentielle en Autriche pour Boulevard Voltaire :

"Caramba ! Encore raté ! Norbert Hofer manque à 30.000 voix près l’accès à la Hofburg. Grâce au vote par correspondance des expats et des maisons de retraite, le système sauve la mise. De fort peu toutefois. Mais pour la première fois à une élection nationale en Europe de l’Ouest, un candidat populiste mobilise la moitié de l’électorat pour sa cause. C’est un fait majeur.

C’est l’invasion migratoire qui fournit la première explication de ce succès : l’Autriche a été le point de passage des migrants venus de Grèce. Son gouvernement de coalition démocrate-chrétien/socialiste a payé au prix fort son soutien initial (…) à la folle politique d’Angela Merkel : ses candidats ont été éliminés dès le premier tour de l’élection présidentielle, incapables de réunir à eux deux plus de 22 %. A contrario, le FPÖ a capitalisé sur son opposition sans faille à l’immigration, premier point de son programme.

Norbert Hofer – un patronyme historique en Autriche – s’est révélé un bon candidat. 45 ans, ingénieur aéronautique de formation, amateur de sports aériens (grièvement blessé en 2003), vice-président du Parlement, c’est un homme d’allure modérée mais ferme dans ses convictions : militant depuis plus de 20 ans au FPÖ, c’est le principal rédacteur de son programme de 2011.

Le FPÖ est d’abord un parti identitaire, qui considère l’Autriche comme une composante de la « communauté de langue, de peuple et de culture allemande ». Beaucoup de ses dirigeants sont issus des corporations étudiantes héritières de la culture nationale du XIXe siècle. Le point 1 du programme du FPÖ est l’arrêt de l’immigration. Il est aussi partisan, selon l’exemple suisse, de la démocratie directe et propose notamment d’interdire par référendum les minarets et le voile islamique dans l’espace public. Le FPÖ est aussi farouchement hostile à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Ces positions expliquent son succès dans les couches populaires.

C’est ensuite un parti conservateur, défenseur de la famille traditionnelle. Le FPÖ se montre très critique sur les évolutions sociétales prônant le mariage homosexuel ou la théorie du genre. Comme héritier assumé des révolutions « bourgeoises démocratiques » de 1848, il adhère aux valeurs morales du petit peuple d’artisans, de commerçants et de petits entrepreneurs qui ont constitué sa base électorale d’origine. Il est attaché à la liberté d’entreprendre.

Enfin, sur les questions européennes, c’est un parti eurosceptique mais pas europhobe, Il en tient pour une autre Europe : ses principes sont « l’Autriche d’abord » et la subsidiarité. Très critique à l’égard de la Commission européenne, le FPÖ ne prône pour autant ni sortie de l’Union ni de l’euro. Il est pour une « Europe des peuples ».

Le succès du Parti de la Liberté d’Autriche est une leçon pour tous les partis populistes européens. Elle montre que :
La lutte contre l’immigration et la défense de l’identité constitue un ressort électoral bien plus puissant que la critique de l’Union européenne ou de l’euro ;
– C’est cet axe programmatique qui permet de conquérir un électorat populaire sans recourir à des annonces démagogiques effrayantes pour l’électorat modéré ;
– À l’aube du XXIe siècle, le cocktail électoral gagnant, c’est l’alliance du combat pour l’identité et du combat pour les valeurs."

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4 commentaires

  1. Jean-Yves Le Gallou est un homme posé et brillant. J’espère que Marine l’écoutera plus à l’avenir

  2. 5/5 pour J.Y. Le Gallou !

  3. “le FPÖ ne prône pour autant ni sortie de l’Union ni de l’euro….il lutte contre l’immigration…”
    Et quand l’U.E. lui demandera de payer 250 000 euros par migrant non accepté, il fait quoi notre Norbert Hofer ? Et bien s’il avait été élu, il se serait soumis comme Tsipras en Grèce à la dictature de Bruxelles.
    Avec 28 pays, une réforme de l’U.E. est impossible. Il faut en sortir pour en créer une autre confédérale. Norbert Hofer le sait certainement mais il se dit…. le pouvoir avant tout ! Bref il n’est pas plus crédible qu’une Marine Le Pen. Il ferait mieux de copier un Nigel Farage qui ose lui demander de sortir de l’U.E. en en donnant les raisons.
    C’est fou le nombre d’hommes politiques menteurs ! Et çà marche à chaque fois !

  4. – Bravo @ Isabelle, vous avez tout compris !
    La politique est une profession, on n’arrive pas dans un parti important à un résultat sans connaitre les arcanes de la vraie politique, celle qui ne sert pas les peuples mais se sert d’eux pour son propre profit.
    Nous ne pouvons hélas nous fier à personne, nous pouvons encore “jouer à qui perd gagne” bien sûr, mais pas plus de chances qu’au loto de voir la Patrie sauvée par un ou une de ces professionnels de la politique.
    A bon entendeur, salut !

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