3 ans après son dernier rapport, la Cour des comptes enquête à nouveau sur le Comité d'Entreprise le plus riche de France. Son relevé d'observations provisoires pointe les dérives d'une structure dont le budget frise les 500 millions, mais qui terminera l'année dans le rouge. Transmis cet été aux pouvoirs publics, aux entreprises et aux responsables syndicaux concernés, le prérapport de la Cour des comptes dresse un tableau surréaliste de cet organisme hors normes, piloté de tout temps par la CGT, et dont les moyens colossaux permettent de financer les cantines, les centres de vacances et les loisirs de près de 700.000 électriciens-gaziers et de leurs familles. Pas d'appel d'offres truqué, pas de surfacturations, ni d'emplois fictifs dans ce « relevé d'observations provisoires ». Juste la description clinique d'une institution livrée à elle-même, sapée par les gaspillages et les dysfonctionnements en tout genre.
Le fameux 1%, c'est ce qui assure depuis 1946 et la nationalisation de l'électricité un budget si confortable au CE d'EDF. Au lieu de percevoir 1% de la masse salariale, comme c'est presque toujours le cas dans le privé, ce dernier touche chaque année 1% des ventes de gaz et d'électricité. Au cours des dix dernières années, ce prélèvement s'est accru mécaniquement de 100 millions d'euros, sous l'effet des hausses des prix du gaz et d'électricité. Pourtant, le CE d'EDF a essuyé l'an dernier une perte de 32 M€, qui aurait dépassé les 60M€ sans un versement exceptionnel du comité de coordination, la structure chargée de répartir le produit du 1% entre la Caisse centrale et ses différentes antennes décentralisées. Et fin 2010, le déficit sera proche de 70 millions. Dès lors, comment ne pas s'interroger sur la façon dont sont utilisées les ressources du comité d'entreprise ? Au 31 décembre 2009, le comité d'entreprise d'EDF comptait 3.929 collaborateurs permanents. Ils n'étaient que 3.800 en 2008 et 3.541 l'année précédente.
La Cour condamne aussi le financement de projets «à caractère politique», comme «l'offre crise» qui «a permis d'attribuer un complément de rémunération sous forme d'aide aux vacances pour les salariés grévistes du début de l'année 2008».
"L'incitation au soutien à des mouvements syndicaux ne fait pas partie de l'objet social de la CCAS et du comité de coordination".
zebuloneuf
Sur Wikipédia au sujet du ministre Marcel Paul
Le 27 mars 1946, il(Marcel Paul) propose la nationalisation de l’énergie et organise la création d’EDF-GDF, qui est votée le 8 avril 1946[2]. Il fait de la nouvelle entreprise publique une forteresse syndicale en organisant le statut du personnel.
C’est Marcel Paul qui a permis cette exception du CE d’EDF-GDF qui ne devait durer que 50 ans.
46+50=96 donc depuis 1996 ce privilège exorbitant aurait dû être supprimé. Encore eut-il fallu trouver un gouvernement de droite assez courageux pour le faire!
C.B.
“le budget frise les 500 millions”
Et il n”y a pas ici une “miche fiscale” à raboter?
gm
En déficit ? Il n’y aurait pas des fuites vers les caisses d’un certain syndicat ?
Cela voudrait dire que l’usager, sans le savoir, serait encore le dindon ? Et depuis 1996…
Il y a du ménage à faire dans ce pays !!!!