De Franck Abed :
"Ce livre a été publié pour la première fois en 1895. Il développe une analyse pertinente du communisme en l’étudiant sous deux angles : l’historique et le doctrinal. Mais avant toutes considérations intellectuelles, il demeure fondamental de connaître dans les grandes lignes les dispositions intellectuelles de l’auteur. A ce sujet, le préfacier écrit : « De nationalité belge, Auguste Onclair (1822-1900) se consacra avec opiniâtreté à la dénonciation des pièges tendus par la franc-maçonnerie et, dans le même temps, à la promotion de la Doctrine Sociale de l’Eglise, alternative catholique au socialisme, lequel exerçait une puissante attraction sur les masses ouvrières du XIXe siècle ». Son travail « lui valu les encouragements de Pie IX et Léon XIII et prit la forme de la publication d’une dizaine d’ouvrages ». Nous pouvons donc dire que l’abbé Onclair fut un intellectuel militant. […]
L’auteur étudie, au cours de son oeuvre magistrale, les différents avatars du communisme pour montrer les failles de cette « doctrine de la mort ». Il développe, avec pédagogie, une idée intéressante que nous approuvons : « Il est absurde de faire tous les hommes identiques à l’humanité et de leur refuser toute personnalité propre, alors que les principes et les faits nous prouvent qu’ils sont totalement différents ». Il insiste pareillement sur un point très important : « Les professeurs de communisme donnent, en général, à leurs théories pour principes fondamental, la souveraine indépendance de l’homme de toute autorité spirituelle extrinsèque. Donc quand les communistes font appel à la justice, au droit et au devoir, leur appel n’a pas de sens, attendu que ce sont là des idées détruites par eux précédemment : leur appel est en pleine contradiction avec leurs doctrines ». Pensée logique et finalement imparable. Malheureusement cet illogisme a conduit des millions de personnes à la mort.
Dès l’Antiquité, Platon le célèbre philosophe avait commis son fameux ouvrage La République qui, d’après l’abbé Onclair et d’autres intellectuels de premier plan, magnifiait la vie communautaire et les principes communistes. La doctrine promue par cet ouvrage fut combattue avec force par Aristote. La difficulté pour saisir cette idéologie afin de la combattre réside dans le fait suivant : « Le visage que prend aujourd’hui le communisme est nouveau », mais il reste intrinsèquement dangereux car : « l’idée qu’il nous présente est loin d’être nouvelle, soit en théorie, soit dans la pratique ». L’auteur prend la peine de préciser ce qui suit : « Sa forme pratique dans l’Antiquité ne lui a servi à rien. Il en a été de même de sa forme religieuse, de sa forme romanesque de l’utopie, de sa forme politique. Il y a des années qu’il combat sous la forme rationaliste pour vaincre enfin la répulsion qu’il inspire : jusqu’à cette heure le succès n’a pas répondu à son attente ». Vingt-deux ans plus tard, la Révolution d’Octobre détruit l’archaïque société russe et les erreurs doctrinales sont répandues sur l’ensemble du globe avec son cortège de meurtres et de massacres de masse. A ce jour, le communisme est l’idéologie la plus meurtrière que l’humanité connaît. Les historiens parlent de 100 millions de morts. […]
L’auteur étudie et détaille les trois haines de Proudhon, présentées comme suit : haine contre Dieu, haine contre l’autorité, haine contre le droit de propriété. Il prend également le soin de critiquer les théories marxistes qui sont pour lui utopistes et dangereuses pour l’homme parce qu’elles reposent sur des mensonges vieux comme Caïn. La promesse de l’avènement d’un monde meilleur sans pauvreté et sans souffrance provoque encore des étourdissements chez nombre d’individus répartis sur tous les continents, nonobstant les échecs successifs des différents régimes communistes de par le monde. […]"