Le Conseil constitutionnel, c’est le coup d’État permanent

Sur RTL, Eric Zemmour a commenté la nomination de Laurent Fabius à la tête du conseil constitutionnel :

"C'est l'autre passation de pouvoir, celle des autres rois de la république. Quand deux présidents du Conseil constitutionnel se rencontrent, ils ont dans leurs mains le sort de toutes les lois de la République : les présentes, les futures, et même désormais, les lois du passé.

Le Conseil constitutionnel, depuis quarante ans, c’est le coup d’État permanent. Un coup d’État discret. Un coup d’État béni par les professeurs de droit qui encensent son audace, et par les médias qui glorifient sans cesse les ‘Sages’ du Palais Royal”. Sur tous les thèmes qui séparent, non la droite et la gauche, mais les classes populaires et les élites, les juges européens et français ont érigé un mur juridique pour contenir des assauts qu’ils jugent populistes, alors qu’ils ne sont le plus souvent que populaires."

Eric Zemmour a notamment développé ce point précis dans son livre Le Suicide français dans le chapitre intitulé "16 juillet 1971, la trahison des pairs" dont voici une synthèse :

"Gaston Palewski (président du Conseil constitutionnel), en faisant référence à la Déclaration des droits de l’homme donne au préambule de la constitution un poids inhabituel. Il transforme une simple référence philosophique en référentiel juridique. Un simple contrôleur de conformité devient commissaire politique.

Dès lors le ver est dans le fruit et tous les beaux principes contenus dans la déclaration cristallisent en un bloc de valeur constitutionnelle (le Conseil constitutionnel expliqua qu'une loi votée n’exprime la volonté générale que dans la mesure ou elle respecte la constitution dans son ensemble, en incluant le préambule philosophique).

Il y avait la pyramide : lois -> traités -> Constitution, et un contrôle latéral par le Conseil. Il inventèrent la pyramide : lois -> traités -> Constitution -> préambule (donnant au Conseil constitutionnel la force d'un commissaire politique façon parti communiste).

Vingt ans après, en 1992, le Conseil constitutionnel reconnaitra la supériorité du droit européen sur les lois nationales, et la constitution fut mise en conformité avec le traité. Par comparaison, l'Allemagne fit le contraire : la Cour suprême choisit de modifier les traités européens pour les mettre en conformité avec la constitution allemande. La Déclaration des droits de l’homme a donc pris la place des Saintes Ecritures. Les mots, les monnaies n’ont plus d’ancrage avec la réalité. C’est l’idéologie qui revient au pouvoir. Dans ce monde où chacun triche, l’homme vrai va faire figure de charlatan."