La corrida est bien compatible avec la loi française selon les Sages du Conseil constitutionnel, qui se penchaient
ce matin sur cette question, à la suite d'une
procédure lancée par les défenseurs des animaux.
Et qu'en dit l'Eglise ? Si l'Eglise s'est toutefois exprimée sur le sujet. Dans la revue Sedes Saptientiae de la fraternité Saint-Vincent Ferrier (n°109 septembre 2009), le père Louis-Marie de Blignières avait abordé le sujet à l'occasion d'une recension du livre de Francis Wolff Philosophie de la Corrida.
Un lecteur du Forum catholique avait pris le soin de recopier un extrait de cet article :
"Il est rare qu'en milieu catholique cultivé (du moins au nord des Pyrénées), on puisse parler de la fiesta de toros, sans s'entendre objecter tôt ou tard : « Mais saint Pie V a condamné la corrida ! » Sous-entendu : « Roma locuta est, causa finita
! » Dans le cadre limité de cette recension, nous ne pouvons que
renvoyer au travail exhaustif de notre ami Marc Roumengou, qui publie
tous les textes pontificaux sur le thème, donnés en latin et en
traduction française [L'Église et la corrida. Prohibitions et participations actives]. On se contentera de présenter synthétiquement ses conclusions, étayées par un minutieux travail d'archives.1. Les condamnations de saint Pie V [Bulle De salute gregis du 1er novembre 1567] visaient une réalité fort différente
de ce qu'est la corrida moderne : du point de vue des combattants, qui
étaient souvent des amateurs s'exposant sans préparation à des graves
dangers ; et du point de vue de la sécurité des assistants […].2. Les motifs mis en avant par la bulle De salute gregis […]
ne sont nullement les arguments animalistes, qui mettent en avant la
souffrance des animaux. […] Ce qui motive les interdictions de la
bulle, ce sont les périls physiques (blessures et morts) et les dangers
moraux (nous en traiterons plus loin), tant pour les spectateurs que
pour les toreros ; l'habitude de joindre des serments et voeux aux
courses de taureaux ; les inconvénients pour la sanctification des jours
saints. […]L'argumentaire de la bulle doit se comprendre aussi dans la pesrpective
de la forte réticence de l'Église à l'égard des spectacles en général,
avec leurs dangers (bien réels) d'entraînement à l'immoralité, ainsi que
les inconvénients de la promiscuité des sexes sur les gradins, et
accessoirement les violences et autres abus dont ils sont parfois
l'occasion. […]3. Les condamnations de saint Pie V n'atteignaient pas les spectateurs
laïcs, ce qui s'expliquerait difficilement si le pape avait jugé la
corrida, du point de vue moral, « intrinsèquement perverse ». […]4. À la demande des rois d'Espagne, les condamnations de la bulle De salute gregis
de saint Pie V ont été, à l'exception de la mesure touchant les
réguliers, restreintes puis abrogées par ses successeurs pour tous les
territoire relevant des couronnes d'Espagne et de Portugal. Puis la
bulle a été abrogée pour l'Église universelle, dans toutes ses
dispositions, par la promulagtion du Code de droit canonique en 1917. Le
Code maintenant pourtant l'excommunication pour les duellistes (canon
2351). […]La fameuse bulle de saint Pie V n'a donc nullement la portée morale et
universelle que certains veulent lui attribuer, sans prendre d'ailleurs
la peine d'aller la lire. Il s'agit d'une mesure disciplinaire
prudentielle, qui vise substantiellement autre chose que la corrida moderne, qui ne concerne pas les spectateurs laïcs, qui n'a été en vigueur dans la patrie de la corrida que durant moins de trente ans, qui est fondée sur des motifs différents de ceux qui animent aujourd'hui la plupart des « anti-corrida ». Et, surtout, il s'agit d'une mesure universellement abolie depuis près d'un siècle."
Walktsin
Le blog la question avait fait une belle étude sur la corrida, c’est assez intéressant :
http://lebloglaquestion.wordpress.com/2010/06/21/vive-la-corrida/
Denis Merlin
Je comprends que les autorités tolèrent la corrida compte tenu des données sociales. Mais, moi je n’aime pas. C’est cruel pour la bête et dangereux pour le torrero.
c
Excellente présentation au sujet de l’église.
Cette décision particulière du conseil constitutionnel n’est pas forcément à éloigner de considération politique stricto politique, et non pas que légale.
Si l’avis avait été contraire, cela aurait été vraiment dur pour le PS dans des départements où le patrimoine culturel, encore plus ancien que celui des “corridas” telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui, est plus que mis à mal. Et les électeurs l’ont montré aux dernières élections. Coïncidences ?
Par ailleurs pour l’économie locale ce n’est pas à négliger, d’autant que de l’autre côté de la Frontière et donc désormais en Catalogne, la corrida est désormais interdite.
C’est encore cela l’Europe. A voir si les anti-corrida font remonter cela à Strasbourg!
Barbara
Personnellement, je ne trouve pas très chrétien de faire un spectacle basé sur la torture et la mise à mort d’un animal.
Marc
C’était évident avant même que l’avis ne soit rendu : si la corrida avait été rejetée, l’abattage rituel suivait dans ce refus… Ce qui est inacceptable pour nos zélotes zélés de la diversité. CQFD.
c
J’en viens à me poser une autre question, et si c’était l’alibi qu’il leur fallait pour laisser passer l’abattage rituel…en faisant évidemment des amalgames qui n’ont pas lieu d’être. Si le taureau de combat pouvait parler c’est ce qu’il dirait: “amalgame!”. Un amalgame qui ne ferait pas du tout honneur à son combat.
Bref pourquoi cela arrive maintenant cette décision?
Kral
La bulle de St Pie V n’a pas été abrogée par la promulgation du code de 1917. Ce sont les dispositions pénales qui l’ont été, pas la bulle en elle-même.
Saint - Plaix
Je suis simplement scandalisé qu’on ose comparer l’abjection de la sheita avec la corrida!
(Je rappelle au passage qu’il existe une unamité dans la communauté musulmane pour accepter l’étourdissement préalable!
Cette disposition a été battue en brèche par le lobbying du CRIF auprès des musulmans qu’il sait très bien prendre en otage quand cela l’arrange, comme il vient encore de le faire pour la récente affaire de l’interdiction de la circoncision
http://ripoublik.com/2012/03/casher-hallal-assez-damalgame-tolerance-zero-pour-tous-les-egorgeurs/)
L’interdiction de la corrida, comme celle de la chasse à courre, est une histoire récurrente chaque fois que la gauche est aux affaires…
Cette n-ième charge n’a donc rien d’étonnant…
Je m’attends d’ailleurs à une nouvelle offensive contre la vénerie…
jusqu’à présent il y avait suffisamment de veneurs parlementaires – même de gauche – pour que cela soit toujours étouffé.
bébert
Franchement j’ai eu peur.L’espoir renait.La corrida survivra: cet art antique où la vie et la mort sont ritualisés en une cérémonie de la plus haute beauté.La corrida eût-elle été abolie que la violence aurait encore augementé dans la rue.Dans la corrida,cette violence,qui existe,est sublimée.Vive la corrida, et surtout la corrida portugaise,ses piccadors, et dans sa forme appelée “a maneira antigua” où l’homme s’affronte à mains nues avec le taureau
DAM
Sang et lumières , la corrida est un beau spectacle que veulent interdire les thuriféraires à la Joly la mal nommée….
Donc enfin une bonne décision qui ne plie pas à la nouvelle religion khmer-verte de Gaïa
bécassine
Quelle horreur! La corrida est une cruauté et les toreadors des machos!
dragases
La Tauromachie divise les lecteurs du Salon Beige.
La Tauromachie pourrait également évolué?
jocelyn
Comment prendre plaisir à l’agonie sanglante d’une créature de Dieu -car c’est bien de celà dont il s’agit…- et prétendre que cela est parfaitement catholique ?
Charité? Pitié ? Rien de tout cela, bien évidemment, mais cruauté et sadisme à peine déguisé derrière des considérations pseudo esthétiques.
Voilà à n’en pas douter des valeurs authentiquement catholiques!
En divaguant de la sorte nous donnons raison à tous nos détracteurs.
Au fait, N.S. Jésus se serait-il repu de tout ce sang ? Poser la question c’est y répondre…
leydet
La corrida c’est toute une culture où ils aiment les taureaux, les gens qui évoluent autour aiment l’animal.
Il ne faut pas oublier que sans la corrida les taureaux n’existeraient plus, ce ne sont pas des bœufs, ils n’étaient pas rentables.
Supprimer la corrida ce serait aussi tuer toute une culture, à commencer par la Camargue.
J’aime les animaux mais je trouve qu’un taureau qui combat dans une arène meurt avec plus de noblesse qu’un bœuf à l’abattoir.
laurent petit
La corrida est un spectacle païen qui ne dit pas son nom. Le sacrifice d’animaux existait du temps de Jésus à condition qu’il soit destiné à Yahvé. Le nouveau sacrifice, c’est le Jésus lui-même. L’immolation d’animaux dans un spectacle reste un dégradant exemple de sacrifice au néant. Je préfère le hallal, qui, à défaut d’être chrétien, n’en n’est pas moins un acte à Yahvé=Allah=Dieu, digne de l’ancien testament. Marie et Joseph n’ont-ils pas fait égorger deux tourterelles ?