En décembre 1985, à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme), pour financer le chauffage de l'église, le curé de la paroisse vend le bric-à-brac qui encombre une annexe de son presbytère à un brocanteur. Parmi ces chandeliers, chaises et autres meubles, un panneau avec un joli pourtour de volutes en bois, vaguement XVIIIe. Le brocanteur détache l'ornementation et s'aperçoit que l' image est couverte d'un badigeon grisâtre. Il décide de la faire restaurer. Le travail révèle un Christ de pitié soutenu par saint Jean, antérieur à 1404. Jean Malouel aurait décoré ce panneau en noyer. Le brocanteur propose de le vendre au Louvre.
Mais le curé avait-il le droit de vendre? Les églises d'avant 1905, comme ce qui les meuble, sont propriétés des communes. Il appartient toutefois aux mairies d'attester de leur patrimoine. Le Louvre trouve les inventaires et les fait analyser par des avocats. Selon eux, aucun recollement n'est assez précis pour que Vic-le-Comte puisse réclamer le Malouel. La mairie est informée de la découverte. Et plutôt qu'un procès, Vincent Pomarède, en charge des peintures au Louvre, propose un arrangement à l'amiable. Sur les 7,8 millions d'euros, la mairie en recevra 2,3. La proposition a été votée à l'unanimité au conseil municipal. Et l'église ?