« Nous devrions tous être fiers de dire “ceci est un pays chrétien” ».
Pour nous autres Français, affligés de voir le mot "chrétien" banni un temps des couloirs de métro et de façon plus pérenne, du lexique présidentiel, cette phrase de David Cameron mériterait nos applaudissements. Outre-Manche, la presse lui a tapé sur les doigts. Il faut dire que la fin du message de Pâques du Premier ministre est indigeste (tout comme certaines réformes, en premier lieu la légalisation du "mariage" homosexuel) :
« [Les valeurs chrétiennes] ne sont pas l’apanage d’une foi ou d’une religion particulière. Elles sont quelque chose en quoi chacun croit dans notre pays. Après tout, tel est le cœur du message chrétien et le principe autour duquel est construite la célébration de Pâques : Pâques, c’est d’abord et avant tout se souvenir de l’importance du changement, de la responsabilité et de faire ce qui est juste pour nos enfants ».
Comme le remarque Jean-Claude Bésida, les journalistes britanniques ont par conséquent révisé leur catéchisme. Et réclamé des convictions, au lieu de ce gloubi-boulga consensuel destiné à ne déplaire à personne à un mois des élections générales. Et de conclure :
"nul n'a moqué la reine Élisabeth lorsqu’elle évoquait (dans le royal message de Noël dernier) avec une grande simplicité « Jésus, une ancre dans ma vie ». Un témoignage public, à la fois pudique et sans complexe, que la souveraine britannique a donné à son peuple."