Quelques milliers défilaient jeudi dans les rues de la capitale fédérale Ottawa :
« J’espère que nous sommes à un tournant de l’histoire, a expliqué Emily Helferty, 23 ans, participant à la marche avec ses parents. Beaucoup de gens prient pour cela depuis longtemps ».
L’avortement au Canada repose sur l’arrêt « Morgentaler », de janvier 1988, qui porte le nom d’un médecin poursuivi pour avoir assassiné des enfants à naître. Par cet arrêt, la cour suprême a décriminalisé complètement l’avortement en s’appuyant sur la Charte canadienne des droits et libertés.
Isabelle Duplessis, professeur de droit à Montréal et spécialiste des droits des femmes (sic), s’inquiète des conséquences de ce débat :
« Ce débat aura une influence chez nous. Il est évident qu’il peut y avoir un mouvement de ressac contre les droits des femmes et le droit à l’avortement au Canada. »
Au Canada, l’avortement est permis pendant toute la durée de la grossesse. En moyenne, seul un hôpital sur six pratique des avortements. Dans de nombreuses provinces – Manitoba, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Alberta – il est impossible d’obtenir un avortement en région rurale. Au Nouveau-Brunswick, l’avortement n’est pas remboursé s’il est pratiqué en dehors de l’un des trois hôpitaux. Certaines provinces ne remboursent pas la pilule abortive, qui a été autorisée seulement dans les années 2000.