Résumé de cette enquête de la Fondation pour l’innovation politique :
Le vieillissement rapide des populations française et italienne et la baisse continue des naissances ne sont plus des tendances abstraites : ce sont des réalités aux conséquences profondes sur nos sociétés. Cette enquête conjointe de la Fondapol et de la Fondazione Magna Carta vise à dépasser le simple constat afin d’identifier des leviers d’action. En s’appuyant sur l’écoute des citoyens, elle explore le lien entre désir de parentalité, conditions de vie et perception de l’avenir, avec un objectif clair : proposer des pistes concrètes pour répondre à une crise qui menace la pérennité de nos systèmes sociaux, de nos territoires et du lien intergénérationnel.
L’enquête révèle un clivage net entre la France et l’Italie. Si le désir d’enfants persiste en France, notamment grâce à un environnement institutionnel plus favorable, l’Italie, confrontée à un sentiment d’abandon et à des difficultés structurelles, voit une part croissante de sa population renoncer à la parentalité. Ce renoncement n’est pas une fatalité : il est le fruit d’obstacles économiques, professionnels, symboliques. Ce qui est en jeu, c’est la capacité de nos sociétés à rendre de nouveau envisageable – et désirable – le fait d’avoir des enfants.
Les personnes interrogées expriment des attentes claires. En France, les répondants privilégient les solutions permettant de concilier travail et vie familiale : crèches, horaires flexibles, télétravail. En Italie, ce sont plutôt les aides financières (allocations, soutien à l’accès au logement, avantages fiscaux) qui arrivent en tête. L’immigration, parfois présentée comme une réponse au déficit démographique, divise profondément les opinions dans les deux pays. Ce panorama traduit également une conscience partagée : sans un engagement fort des pouvoirs publics et du monde économique, le déclin démographique se poursuivra.
En replaçant la parentalité au cœur du débat, cette enquête invite à une réponse politique ambitieuse, adaptée aux spécificités de chaque pays. Ce n’est qu’en agissant simultanément sur les conditions de vie, la reconnaissance sociale du rôle des parents, et l’égalité des chances entre les territoires que pourra s’amorcer un vrai sursaut démographique.
Voici quelques enseignements pour la France
1. 70 % des Français de moins de 35 ans qui n’ont pas d’enfant disent souhaiter en avoir. De plus, 75 % de ceux qui ont déjà un ou plusieurs enfants souhaitent en avoir un autre ou plusieurs autres.
2. Chez les moins de 35 ans, en France, le facteur religieux influence le désir d’enfants. Parmi ceux qui n’ont pas d’enfants, 80 % des jeunes catholiques et 78 % des jeunes musulmans souhaitent en avoir alors que parmi ceux qui sont déjà parents, 89 % des jeunes musulmans et 77 % des jeunes catholiques souhaitent en avoir.
3. L’idée selon laquelle « avoir un enfant, c’est mettre en péril l’avenir de la planète » n’est partagée que par une minorité de répondants (20 %). Si les moins de 35 ans adhèrent davantage à cette opinion, elle reste minoritaire (31 %).
4. La plupart (59 %) des Français interrogés se disent préoccupés par la baisse de la natalité. Les plus de 50 ans sont plus préoccupés (63 %) que les moins de 35 ans (57 %).
5. 40 % des Français de moins de 35 ans estiment que le gouvernement ne se préoccupe « pas assez » de la baisse de la natalité. Ce jugement est partagé chez les moins de 35 ans par les catholiques (43 %) et les musulmans (41 %).
6. Les deux tiers (64 %) des Français de moins de 35 ans et 60 % des 35-49 ans sont favorables à une réduction de l’impôt sur le revenu pour les couples avec enfants afin de soutenir leur désir d’enfants.
7. Pour encourager les naissances, la mesure jugée la plus efficace au niveau des entreprises est l’organisation d’« horaires de travail flexibles » (60 %).
8. Le recours à l’immigration pour « contrer la baisse de la natalité » est une option admise par 29 % de l’ensemble des Français. Le chiffre est plus élevé chez les moins de 35 ans (44 %). Au sein de cette même classe d’âge, le chiffre atteint 42 % chez les catholiques et 77 % chez les musulmans.
9. Les sympathisants de gauche estiment qu’il faut encourager l’immigration pour contrer la baisse de la natalité (56 %) contrairement aux sympathisants du centre (29 %) et de la droite (22 %).
10. Lorsque l’on soumet aux moins de 35 ans une liste de mesures de nature à promouvoir les naissances, « l’ouverture de crèches » (35 %), l’« augmentation du financement des écoles et de l’aide aux études » (35 %) arrivent devant l’« augmentation des allocations familiales » (31 %), « davantage de financements pour l’achat d’un logement » (24 %) et « l’allégement fiscal pour les babysitters » (18 %).
11. Parmi ceux qui n’ont pas d’enfant et qui ne souhaitent pas en avoir, seuls 14 % le justifient par des difficultés économiques.
12. 75 % des Français se disent satisfaits de la manière dont ils concilient leur vie professionnelle et leur vie familiale. Cette satisfaction s’exprime davantage chez les moins de 35 ans (78 %) et chez ceux qui ont des enfants (78 %).
Horace
Avoir plus d’enfants ???? Pour quelle raison ? Le but serait-il économique, politique ?
Ce n’est pas une question d’élevage, mais d’amour.
De plus, avoir plus d’enfants sans être capable de les éduquer, cela ne marche pas.