Richard Bastien, journaliste, économiste et ancien haut fonctionnaire, directeur de la Ligue catholique des droits de l’homme (Ottawa), ancien rédacteur en chef du magazine The Canadian Observer, il collabore à diverses revues américaines et canadiennes. Il vient de publier Le Crépuscule du matérialisme, sur les relations entre la foi et la science. La science peut-elle être un chemin vers Dieu ? Non, répondent des penseurs athées modernes, tels Michel Onfray, Richard Dawkins ou Yuval Noah Harari. Oui, répond ce livre, qui montre comment le monde contemporain en est venu à prétendre que science et foi chrétienne sont incompatibles, et comment le christianisme, loin d’avoir nui au développement de la pensée scientifique, l’a soutenue et encouragée. Richard Bastien appuie sa démonstration sur sa grande connaissance des intellectuels de langue anglaise, particulièrement américains, qui ont participé à la déconstruction de ce mythe de l’incompatibilité entre science et foi. Cet ouvrage reprend à son compte leur analyse : à savoir que la science ne comporte aucune vérité qui est contraire à la foi en Dieu. Seule une fausse philosophie des sciences qui masque un dogmatisme matérialiste peut lui être contraire. Et les progrès scientifiques des cent dernières années nous obligent à remettre en question le matérialisme scientifique, cette idée que tout est matière, que la matière est capable de se développer seule, sans intelligence créatrice.
L’auteur évoque notamment le lien entre science et beauté, à savoir l’argument du dessein intelligent.
L’argument du dessein intelligent part du constat que l’univers est caractérisé par une grande intelligibilité non seulement des choses qu’il contient, mais de leurs rapports. Les lois de la nature et, plus généralement, les modalités selon lesquelles les choses existent et coexistent, témoignent d’un ordre et d’une régularité qui ne peuvent que soulever l’admiration et l’étonnement. Ces lois et ces régularités, affirme-t-on, indiquent qu’il y a une intelligence qui sous-tend la nature : l’existence de lois présuppose celle d’un législateur ! […]
La forme ne naît pas de l’informe, et le chaos ne s’explique que par contraste avec la cohérence. Au contraire, les explications scientifiques nous révèlent un ordre qui existait déjà, bien qu’il eût échappé à notre perception.