Mgr Ignace Éphrem Joseph III Younan, patriarche catholique syriaque, déclare à l'AED :
"Vous soutenez l’une ou l’autre des parties [en Syrie] ?
Nous ne sommes partisans de personne. Je le répète : Nous voulons
seulement jouir des mêmes droits que tous les autres. À supposer que
nous prenions parti, ce serait pour le peuple syrien. Mais de nos jours,
si quelqu’un ne s’exprime pas contre Assad, on dit immédiatement qu’il
est partisan d’Assad. Savez-vous exactement qui se trouve de l’autre
côté et si ces forces reconnaîtront les droits civils, la Charte des
Nations-Unies ?L’Union européenne se trompe-t-elle en prenant parti pour les rebelles ?
Permettez-moi d’être franc. Nous sommes en présence de beaucoup
d’hypocrisie. De nombreux gouvernements ne pensent qu’à leurs intérêts
économiques. Le destin des chrétiens au Proche-Orient n’a aucune espèce
d’importance pour eux, sinon, ces gouvernements s’engageraient en faveur
de l’égalité devant la loi, du respect des droits de l’Homme pour tous,
même dans des pays où le soi-disant printemps arabe n’a pas eu lieu. Il
y a plus d’un an, nous avions déjà affirmé que le printemps arabe
apporterait le chaos et la guerre civile. Cela n’a rien d’une prise de
parti pour ou contre Assad ou l’un des autres potentats de la région.
C’est une question de droits identiques pour tous. C’est une question
relevant de la primauté des droits de l’Homme et non de la primauté
d’une religion. L’intégration et la coexistence ne peuvent fonctionner
que si la première primauté est respectée. Je l’ai dit au Gouvernement
français à Paris et je vous le répète. À long terme, l’islam fondamental
refuse le dialogue d’égal à égal. Si l’Union européenne prenait au
sérieux ses principes des droits de l’Homme, elle s’engagerait
ouvertement en faveur de l’avenir des jeunes générations dans cette
région du monde. Mais nous sommes confrontés à beaucoup d’opportunisme
économique. […]"