"La « crise politique », que l’on évoque à tout-va et à mauvais escient, n’est pas seulement la chute de la légitimité ou de la confiance accordées aux partis et aux institutions politiques, c’est d’abord une faillite personnelle : le déclin de la dimension politique de l’amitié, la philia. Une culture du dialogue nécessite une écoute et une parole. Pour Hannah Arendt, l’incapacité des personnes à entrer en dialogue est l’un des aspects de la crise de civilisation que nous vivons.
LA « CRISE » des partis ne serait donc qu’une conséquence de l’incapacité des hommes politiques à dialoguer entre eux et avec le peuple. Dans les familles, cela se manifeste notamment par l’augmentation des violences conjugales et des divorces. À l’échelle de la nation, la multiplication des comportements communautaires prend aussi racine dans la fin du dialogue. Or la culture du dialogue permet le maintien d’une Cité politique. Son déclin a les conséquences terribles que nous observons dans toutes les sociétés naturelles auxquelles nous appartenons. C’est de cette « crise politique »-là dont il faudrait désormais parler, comme crise de la relation qui déshumanise notre monde et notre être. A.R."
Le dialogue, signe de l’amitié politique
2 commentaires
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blh
Il y a un excellent film sur Hannah Arendt, où l’ostracisme à son égard est bien mis en évidence.
Bernard Mitjavile
A mon avis, elle écrit beaucoup plus clairement et simplement que son ancien amant et professeur, Martin Heidegger.