Dans Valeurs Actuelles, le député Yannick Moreau dénonce la libéralisation du travail dominical. Extraits :
"Dans les éléments de langage régulièrement mis en avant par les tenants du tout marchand revient l’idée que cela créerait davantage d’emplois. Les études économiques (telle celle du CREDOC, le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) mettent à mal cette assertion ; elles illustrent en effet qu’un jour d’achat en plus n’augmentera pas pour autant le budget des ménages, impacté par la persistance de la crise. Sans pouvoir d’achat pas de consommation et pas de nouveaux emplois. Généraliser l’ouverture des commerces le dimanche ne fera qu’étaler et accroître un peu plus la précarité, et accentuer les fractures entre ceux qui peuvent dépenser et ceux qui ne le peuvent pas. L’épargne des Français ? Si ceux qui le peuvent économisent aujourd’hui dans divers placements c’est davantage pour se préserver d’un avenir incertain.
En réalité ce débat lancé est un leurre supplémentaire pour détourner l’attention des Français sur le mensonge intégral du « Moi Président ». Une diversion qui cherche à diviser les Français pour leur faire oublier la faillite d'une politique cosmétique incapable d'engager les réformes structurelles dont notre pays a besoin. […]
Si le gouvernement aimait vraiment les entreprises, il aurait inclus des propositions concrètes de simplification dans les travaux du Parlement. Je pense bien sûr à la feuille de paie ou au maquis fiscal et normatif, mais encore aux seuils sociaux dans les entreprises. […]
Et que dire des attaques répétées contre les formations par apprentissage ou encore de la récente suppression des bourses au mérite ? Pourquoi ne pas supprimer toutes les charges patronales pendant la durée des contrats d’apprentissage conclus en 2015 ? Voilà d’autres ressorts qui permettraient utilement de relancer la croissance tout en récompensant le travail, l’effort et en valorisant chacun dans ses choix.
[…] Les fondements de notre civilisation reposent sur un équilibre de droits et de devoirs qui permettent tout autant une respiration individuelle que collective. Le principe du repos dominical dépasse ainsi les clivages partisans pour poser une question bien supérieure.
Au-delà de la technique économique c’est bien d’un enjeu de mode de vie, de société, de civilisation dont nous parlons.
Si l’Occident veut réellement mettre fin au piège consumériste et tuer l’esprit de Mai 68, alors cela ne peut passer que par la réaffirmation de règles communes dont fait parti le repos dominical. Cela nécessite des renoncements et des sacrifices. […]"