Si le journaliste Nicolas Senèze, connu pour son hostilité au cardinal, fait l’éloge des compétences du cardinal Raymond Leo Burke, c’est que les choses sont plus complexes qu’elles n'en ont l’air à Rome. Nicolas Senèze fait donc un aveu implicite : le cardinal est un homme de taille pour présider le tribunal chargé de tirer au clair les accusations lancée contre l’évêque de Guam et il est tout à fait respectable et respecté par le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, le Cardinal Müller.
En clair : le cardinal Burke a mandat du Saint Siège pour tirer au clair une situation complexe. Il faut bien dire que peu nombreux sont les cardinaux à pouvoir affronter des problématiques aussi difficiles avec compétence et sang-froid. Oui, le Cardinal Burke est un « canoniste respecté » pour reprendre les termes même du journaliste de La Croix.
Un théologien moraliste proche du cardinal Ratzinger nous confia un jour que Mgr Burke était très cher au cœur de Saint Jean-Paul II. Rappelons que le saint Pontife le connaissait bien (Mgr Burke travaillant à la curie romaine depuis une décennie) et l’ordonna évêque lui-même à Rome.
Que retenir de tout cela ?
Le cardinal Burke est un serviteur du Christ et de l’Eglise. Le Saint Siège estime à leur juste valeur les capacités de discernement du Cardinal Burke et met ainsi en lumière son jugement pastoral. Il cherche à annoncer l’Evangile. Le succès de son livre d’entretiens traduit en italien, anglais, croate, polonais, tchèque… est la preuve que sa parole, celle de l'Eglise, est attendue.
Le cardinal Burke n’est donc pas un pharisien qui juge sans mansuétude : la procédure canonique en cours concernant l’affaire de Guam demande une enquête approfondie, et c’est à la suite d’une investigation poussée et sérieuse que les conclusions du procès seront mises en lumière. La méthodologie canonique est inspirée par la charité. A sa manière, elle montre que la charité sans la vérité n’est pas la charité, que la vérité sans la charité n’est pas la vérité. C’est le sens des interventions du cardinal lors de la première session du synode sur la famille. C’est aussi le sens de sa participation aux dubia à propos de l’exhortation Amoris Laetitia ; les interprétations hétérodoxes d’Amoris Laetitia, qui donnent lieu à des pratiques sacrilèges, ne pouvant rester sans correction.
A Guam comme ailleurs, "que ton oui soit oui, que ton non soit non" dans l’amour du Christ et par la médiation de Notre-Dame.
Jean Martin