En pleine saison de cérémonies de remise de diplômes aux États-Unis, les célébrités sont conviées à faire des discours d’ouverture, à l’instar du botteur membre de la dernière équipe victorieuse du Super Bowl en février. Harrison Butker, déjà connu de nos lecteurs, s’est exprimé le 11 mai devant les étudiants de l’université catholique Benedictine College du Kansas. Et ça décoiffe :
Mesdames et messieurs de la promotion 2024,
J’aimerais commencer par vous féliciter tous d’être parvenus à l’étape d’aujourd’hui. Je suis sûr que votre remise des diplômes de fin de lycée [en 2020, en plein COVID] ne s’est pas passée comme vous l’aviez imaginée, et vos deux premières années d’université probablement non plus.
En parvenant à ce jour malgré toute l’adversité que COVID vous a infligés, j’espère que vous en avez tiré une leçon importante, qui vous permettra d’atteindre vos objectifs: la souffrance dans cette vie n’est que temporaire. Vous avez constaté de visu l’impact négatif que peuvent avoir sur la société les mauvais chefs qui ne restent pas dans leur voie [“stay in the lane”: “lane” s’entend d’un couloir de natation ou de course à pied, ou d’une voie d’autoroute]. C’est dans cette optique que je souhaite faire le point sur la façon dont nous sommes arrivés là où nous sommes et sur la direction que nous voulons prendre, en tant que citoyens, et, oui, en tant que catholiques.
Une dernière chose avant de commencer : je tiens à remercier le président Minnis et le conseil d’administration de m’avoir invité à prendre la parole. Lorsque le président Minnis m’a contacté pour la première fois il y a quelques mois, j’ai d’abord refusé. En effet, l’année dernière, j’ai prononcé le discours de remise des diplômes de mon alma mater, Georgia Tech, et j’ai estimé qu’un seul discours de remise des diplômes était plus que suffisant, surtout pour quelqu’un qui n’est pas un orateur professionnel. Mais bien sûr, le président Minnis a usé de son talent de persuasion et a évoqué les nombreux défis auxquels vous avez tous été confrontés pendant le fiasco du COVID, et la façon dont vous avez été privés de tant d’étapes que nous autres, un peu plus âgés, tenons pour acquises.
Si le COVID a joué un rôle important dans vos années de formation, il n’est pas le seul. De mauvaises politiques et des chefs médiocres ont influencé négativement des questions d’éthiques telles que l’avortement, la FIV, la GPA, l’euthanasie, ainsi qu’un soutien croissant à des valeurs culturelles et à des médias dégénérés, qui découlent tous de l’omniprésence du désordre. Notre propre nation est dirigée par un homme [le président des USA, Joe Biden] qui proclame publiquement et fièrement sa foi catholique, mais qui est en même temps assez fou pour faire le signe de la croix lors d’un rassemblement en faveur de l’avortement. Il a tellement soutenu le meurtre de bébés innocents que, pour beaucoup de gens, il semble que l’on puisse être à la fois catholique et favorable à l’avortement. Il n’est pas le seul.
Qu’il s’agisse de l’homme à l’origine des confinements pendant le COVID, ou des personnes qui inculquent la dangereuse idéologies du genre à la jeunesse américaine, ils ont tous un point commun flagrant : ils sont catholiques. Ils sont catholiques. C’est un rappel important que le fait d’être catholique ne suffit pas. C’est le genre de chose dont, paraît-il, on ne doit pas parler en bonne société, vous savez, les choses difficiles et désagréables. Mais si nous voulons être les hommes et les femmes qui feront cette période de l’histoire, nous devons cesser de prétendre que l’Église des Bisounours est une proposition gagnante. Nous devons toujours parler et agir avec charité, mais ne jamais confondre charité et lâcheté.
On peut dire sans risque de se tromper qu’au cours des dernières années, j’ai acquis la réputation de dire ce que je pense. Je ne m’étais jamais imaginé et je n’avais jamais voulu avoir une telle tribune. Mais Dieu me l’a donnée et je n’ai pas d’autre choix que de l’accepter et de prêcher des vérités difficiles, sur le fait d’accepter sa voie et d’y rester.
En tant que membres de l’Église fondée par Jésus-Christ, nous avons le devoir et, en fin de compte, le privilège d’être authentiquement et inconditionnellement catholiques. Ne vous y trompez pas. Même au sein de l’Église, des personnes appartenant à la bonne société catholique essaieront de vous persuader de rester silencieux. Il y a même eu un film (récompensé) intitulé “Silence”, réalisé par un catholique, dans lequel l’un des personnages principaux, un prêtre jésuite, abandonne l’Église et devient un apostat lorsqu’il meurt au péché, empoignant un crucifix, silencieux et inconnu de tous, sauf de Dieu.
Comme l’a dit un ami du Benedictine College, S. Ex. Mgr. Robert Barron, dans sa critique du film, c’est exactement ce que l’élite culturelle veut voir dans le christianisme, une religion privée, cachée et inoffensive. Notre foi catholique a toujours été contre-culturelle. Notre-Seigneur, ainsi que d’innombrables disciples, ont tous été mis à mort pour leur adhésion à ses enseignements. Le monde qui nous entoure dit que nous devrions garder nos croyances pour nous-mêmes, dès lors qu’elles vont à l’encontre de la tyrannie de la diversité, de l’égalité et de l’inclusivité. Nous craignons de dire la vérité, parce que, malheureusement, la vérité est aujourd’hui minoritaire. Le Congrès vient d’adopter un projet de loi selon lequel le fait d’affirmer quelque chose d’aussi évident que de savoir qui a tué Jésus d’après le témoignage des évangiles, vous expédie en prison. [Il s’agit d’une récente loi américaine réprimant l’antisémitisme.]
Mais ne nous y trompons pas : avant de tenter de résoudre les problèmes de la société, nous devons d’abord mettre de l’ordre dans notre propre maison. Et cela commence par nos dirigeants. Les évêques et les prêtres désignés par Dieu comme nos pères spirituels doivent être bien ordonnés. Je n’ai pas le temps aujourd’hui d’énumérer toutes les histoires de prêtres et d’évêques qui ont trompé leur troupeau, mais aucun d’entre nous ne peut plus prétexter l’ignorance et se contenter de proclamer aveuglément que “c’est ce qu’a dit le père Machin”. Parce que, malheureusement, de nombreux prêtres, dont nous attendons qu’ils nous dirigent, sont les mêmes qui donnent la priorité à leurs passe-temps, comme peupler l’annuaire paroissial de photos de leur chien. Nous, laïcs, pensons naturellement que pour être saints, nous devons être actifs dans notre paroisse et essayer de la redresser. Oui, nous devons absolument participer au soutien de nos paroisses, mais nous ne pouvons pas être la béquille sur laquelle nos curés peuvent s’appuyer pour résoudre leurs problèmes. Comme un père est pour son fils, telle devrait être la relation entre un pasteur et son troupeau. Il ne serait pas convenable que je sois constamment en train de me faire conseiller par mon fils, alors que c’est à moi, en tant que père, qu’il revient de le guider. Saint Josémaria Escriva affirme que les prêtres sont ordonnés pour servir et qu’ils ne doivent pas céder à la tentation d’imiter les laïcs, mais qu’ils doivent être prêtres de manière totale.
Tragiquement, beaucoup de prêtres tirent leur bonheur de l’adulation qu’ils reçoivent de leurs paroissiens. En recherchant cela, ils baissent leur garde et deviennent trop familiers. Cette familiarité excessive s’avérera problématique à chaque fois, car comme le dit la petite amie d’un coéquipier [la chanteuse Taylor Swift], “la familiarité engendre le mépris”.
Saint Josémaria poursuit en disant que certains veulent voir dans les prêtres des hommes comme les autres; mais ce n’est pas le cas. On doit pouvoir trouver chez les prêtres les vertus propres à tout chrétien, et même à tout homme honorable : l’écoute, la justice, une vie de travail, en l’occurrence le travail sacerdotal, et les bonnes manières. Il n’est pas prudent, en tant que laïcs, que nous nous dispersions à jouer les théologiens amateurs pour pouvoir déchiffrer tel ou tel enseignement théologique. À moins, bien sûr, d’être étudiant en théologie. Nous devons nous concentrer intentionnellement sur notre état de vie et notre propre vocation. Et pour la plupart d’entre nous, c’est celle d’hommes et de femmes mariés.
Pourtant, il existe nombre d’excellentes ressources, et nul besoin de chercher longtemps pour trouver des enseignements traditionnels et intemporels qui n’ont pas été “mis à jour” de manière ambiguë. De plus, il y a encore beaucoup de bons et saints prêtres, et c’est à nous de les chercher. Le chaos du monde se reflète dans le chaos de nos paroisses et, malheureusement, de nos cathédrales. Dans nos cathédrales aussi, comme nous l’avons vu pendant la pandémie, trop d’évêques n’ont pas du tout agi en chefs. Ils ont écouté la peur, la peur d’être poursuivis en justice, la peur d’être démis de leurs fonctions, la peur d’être mal aimés. Ils ont montré par leurs actions, intentionnelles ou non, que les sacrements n’ont pas d’importance. À cause de cela, d’innombrables personnes sont mortes seules, sans accès aux sacrements. C’est une tragédie que nous ne devons jamais oublier.
En tant que catholiques, nous pouvons nous appuyer sur de nombreux exemples de bergers héroïques qui ont donné leur vie pour leur peuple et, en fin de compte, pour l’Église. Nous ne pouvons pas croire que ce que nous avons vécu pendant le COVID était normal. Au cours des siècles, il y a eu de grandes guerres, de grandes famines, et même de grandes maladies, toutes accompagnées par la mort et le danger. Mais dans chacun de ces exemples, des clercs et pontifes ont agi selon leur vocation et ont veillé à ce que leur peuple reçoive les sacrements. Saint Damien de Molokai, qui connaissait les dangers de son ministère, est resté pendant 11 ans comme pasteur des léproseries d’Hawaï. Son héroïsme est considéré aujourd’hui comme une exception qui n’appartient qu’à lui, alors qu’idéalement, cet héroïsme ne devrait rien avoir d’unique. En effet, comme un père aime son enfant, un berger devrait aussi aimer ses enfants spirituels.
C’est encore plus vrai pour nos évêques. Ces hommes qui sont les apôtres du temps présent avaient autrefois des foules pleines de respect qui embrassaient leurs anneaux et écoutaient leurs moindres paroles, mais ils sont aujourd’hui relégués à une existence sans relief ni réelle utilité. Aujourd’hui, lorsqu’un évêque d’un diocèse ou la Conférence des évêques dans son ensemble publie un document important sur telle ou telle question, personne ne prend la peine de le lire, et encore moins de le suivre. Non. Aujourd’hui, nos bergers sont bien plus préoccupés par le fait de garder les portes ouvertes à la chancellerie que par le fait de dire ces choses difficiles à voix haute.
Il semble que la seule fois où l’on entend parler l’évêque, c’est pour appeler à donner au Denier, alors que nous avons besoin que nos évêques s’expriment sur les enseignements de l’Église en oubliant leur confort personnel et en embrassant leur croix. Nos évêques ne sont pas des politiciens, mais des bergers. Ainsi, au lieu de s’adapter au monde en cherchant à s’entendre avec tout le monde, ils doivent eux aussi rester dans leur voie et diriger.
Je ne dis pas tout cela par colère, car nous avons les dirigeants que nous méritons. Mais cela m’incite à réfléchir sur le fait de rester dans ma voie et de me concentrer sur ma propre vocation, et sur la manière dont je peux être un meilleur père et un meilleur mari et vivre dans le monde, sans être du monde.
Me concentrer sur ma vocation tout en priant et en jeûnant pour ces hommes fera plus pour l’Église que de me plaindre de nos dirigeants. Parce que nous voyons tant de confusion chez nos dirigeants, nous avons besoin d’exemples concrets vers lesquels nous tourner, et des établissements comme Benedictine College, une petit université du Kansas, construite sur une falaise au-dessus de la rivière Missouri, montrent au monde qu’une existence bien ordonnée et centrée sur le Christ est la recette du succès. On en voit l’exemple en parcourant ce campus, où les inscriptions ont doublé au cours des 20 dernières années, où la construction et la revitalisation font partie intégrante de la vie et où les gens, les étudiants, le corps enseignant et le personnel sont heureux.
Cela n’est pas le fruit du hasard. Dans un mouvement délibéré d’adoption des valeurs catholiques traditionnelles, Benedictine College est passée d’un simple établissement spécialisé dans les humanités, sans rien pour la distinguer des autres, à un prospère pôle intellectuel. Il nous rappelle à tous que lorsque l’on adopte la tradition, le succès s’ensuit, matériel comme spirituel. Je suis certain que les journalistes de l’AP n’auraient jamais pu imaginer que leur tentative de dénigrer et humilier des lieux et des personnes comme ceux de Benedictine College [un article à charge contre la montée du conservatisme dans l’Eglise: ] ne serait pas accueillie ici avec colère, mais au contraire avec joie et fierté. Pas la “fierté”, péché d’orgueil qui fait l’objet d’un mois entier [le mois de juin est dédié aux “fiertés” LGBT]. Mais la vraie fierté centrée sur Dieu qui coopère avec le Saint-Esprit pour Le glorifier.
En lisant cet article aujourd’hui diffusé dans le monde entier, nous voyons que c’est dans l’abandon complet de soi et dans le fait de se tourner vers le Christ que l’on trouve le bonheur. Ici même, dans une petite ville du Kansas, nous trouvons de nombreux laïcs inspirants qui utilisent leurs talents. Le président Minnis, le docteur Swofford et le docteur Zimmer en sont quelques exemples, ici même, sur ce campus, qui feront briller la lumière du Christ pour les générations à venir. Tenir ferme sa vocation et rester dans sa voie est le moyen le plus sûr de trouver le vrai bonheur et la paix dans cette vie. Il est essentiel que nous nous concentrions sur notre propre état de vie, laïcs, prêtres ou religieux.
Mesdames et Messieurs de la promotion 2024, vous êtes assis à l’orée du reste de votre vie. Chacun d’entre vous a la possibilité de laisser derrière lui un héritage qui le transcende et qui transcende l’existence humaine. En vivant humblement votre vocation, vous ferez en sorte que l’Église de Dieu se perpétue et que le monde soit éclairé par votre exemple.
Aux dames présentes aujourd’hui, je tiens à adresser mes félicitations pour ce succès remarquable. Vous pouvez être fières de tout ce que vous avez accompli à ce stade de votre jeune vie. Je voudrais m’adresser directement à vous brièvement parce que je pense que c’est à vous, les femmes, que l’on a raconté les mensonges les plus diaboliques : combien d’entre vous sont assises ici, sur le point de monter sur scène, et pensent à toutes les promotions et à tous les titres qu’elles obtiendront au cours de leur carrière ! Certains d’entre vous mèneront peut-être une brillante carrière dans le monde. Mais j’oserais dire que la majorité d’entre vous se réjouit surtout de son mariage et des enfants qu’elle mettra au monde. Je peux vous dire que ma magnifique épouse Isabel serait la première à dire que sa vie a véritablement commencé lorsqu’elle a commencé à vivre sa vocation d’épouse et de mère. Je suis sur cette scène aujourd’hui et je peux être l’homme que je suis, parce que j’ai une femme qui tient ferme dans sa vocation. Dieu m’a béni par des nombreux talents, mais on ne saurait trop insister sur le fait que tout mon succès a été rendu possible parce que la fille que j’ai rencontrée en cours de sport au collège s’est convertie à la foi, est devenue mon épouse et a choisi l’une des carrières les plus importantes, celle de femme au foyer.
Elle est la première éducatrice de nos enfants. C’est elle qui veille à ce que je ne laisse jamais le football ou mes affaires me distraire de mon rôle de mari et de père. Elle est la personne qui me connaît le mieux, au plus intime. Et c’est grâce à notre mariage que, si le Seigneur le veut, nous atteindrons tous les deux le salut.
Si je vous dis tout cela, c’est parce que j’ai vu de mes propres yeux à quel point une personne peut être heureuse lorsqu’elle fait abstraction des bruits extérieurs et se rapproche de plus en plus de la volonté de Dieu dans sa vie. Le rêve d’Isabella de faire carrière ne s’est peut-être pas réalisé. Mais si vous lui demandez aujourd’hui si elle regrette sa décision, elle répondra en riant sans hésiter que non.
En tant qu’homme qui reçoit beaucoup d’éloges et qui a reçu une plate-forme pour parler à des audiences comme celle-ci aujourd’hui, j’espère toujours parler pour Dieu et non pour moi-même. Tout ce que je vous dis ne vient pas d’une quelconque sagesse, mais plutôt de mon expérience. J’espère que ces mots seront perçus comme ceux d’un homme à peine plus âgé que vous, qui estime qu’il est impératif que cette promotion, cette génération et cette époque de notre société cessent de prétendre que les choses que nous voyons autour de nous sont normales. Les idées hétérodoxes abondent, même dans les milieux catholiques. Soyons honnêtes, il est néfaste de se prendre pour Dieu quand il s’agit de procréation, qu’il s’agisse du nombre idéal d’enfants, ou du moment idéal pour concevoir. Quelle que soit la façon dont on l’interprète, cette “contraception catholique” n’a rien de naturel.
Cela ne fait que quelques années que j’ose parler plus hardiment et plus directement de ces sujets, parce que, comme je l’ai mentionné plus tôt, je me suis plongé dans ma vocation de mari, de père et d’homme.
Aux jeunes hommes qui sont ici aujourd’hui, je dis que notre société est en partie minée par ce mensonge que l’on vous a raconté, à savoir que les hommes ne sont pas nécessaires au sein du foyer et de nos sociétés. En tant qu’hommes, nous donnons le ton de la culture. Et lorsque l’homme est absent, le désordre, le dysfonctionnement et le chaos s’installent, ce qui joue un rôle important dans la violence que nous observons partout dans le pays. Dans d’autres pays, le taux de pères absents est loin d’être le même qu’aux États-Unis. Et l’on peut établir une corrélation avec leurs taux de violence radicalement inférieurs. N’ayez pas peur de revendiquer votre virilité. Luttez contre l’émasculation culturelle des hommes, recherchez ce qui est difficile, ne vous contentez jamais de ce qui est facile. Vous pouvez avoir un talent que vous n’appréciez pas forcément. Mais s’il glorifie Dieu, peut-être devriez-vous vous y adonner plutôt qu’à une activité qui, selon vous, vous conviendrait mieux.
Je parle en connaissance de cause, en tant qu’introverti qui se retrouve aujourd’hui orateur amateur et entrepreneur, ce que je n’aurais jamais pensé être lorsque j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur industriel. L’avenir est prometteur, les choses changent, la société évolue et les jeunes et les moins jeunes s’engagent dans la voie de la tradition. Ce n’est pas seulement ma vocation qui m’a aidé, moi et mes proches, mais aussi, ce qui n’est pas surprenant pour beaucoup d’entre vous, mon adhésion franche à la Messe traditionnelle. J’ai beaucoup parlé de mon amour et de ma dévotion pour la Messe traditionnelle et de sa nécessité dans nos vies. Certains imaginent que les personnes qui assistent à la Messe traditionnelle le font par fierté ou par préférence. Je parle d’expérience: pour la plupart des personnes que j’ai rencontrées au sein de ces communautés, ce n’est tout simplement pas vrai.
Je n’assiste pas à la Messe traditionnelle parce que je pense être meilleur que les autres, pour l’odeur de l’encens ou le son des clochettes, ou même par amour du latin. Je participe à la Messe traditionnelle parce que je crois que le Dieu de l’Ancien Testament était très tatillon sur la manière dont il voulait être adoré, et que c’est toujours vrai. C’est grâce à la Messe traditionnelle que j’ai découvert l’ordre et que j’ai commencé à le rechercher dans ma propre vie.
En dehors de la Messe traditionnelle elle-même, trop de nos traditions sacrées ont été reléguées dans le passé. Dans ma paroisse, des choses comme les Quatre-Temps – des jours où nous jeûnons et prions pour les vocations et pour nos prêtres – sont encore pratiquées. La Messe traditionnelle est tellement essentielle que je mets chacun d’entre vous au défi de déménager à un endroit où elle est facilement accessible.
Beaucoup de gens se plaignent de la paroisse ou de la communauté, mais nous ne devrions pas sacrifier la Messe pour la communauté. Je donne la priorité à la Messe même si la paroisse n’est pas belle, si le prêtre n’est pas génial ou si la communauté n’est pas extraordinaire. J’assiste à la Messe traditionnelle parce que je crois que le Saint Sacrifice de la Messe est plus important que tout le reste. Lorsque chacun d’entre vous se familiarisera avec les grandes et belles traditions de l’Église, et les adoptera, vous verrez à quel point votre vie peut et doit être plus colorée et plus vivante.
Lorsque vous quitterez cet endroit et entrerez dans le monde, sachez que vous serez confrontés à de nombreux défis. Malheureusement, je suis sûr que beaucoup d’entre vous connaissent les innombrables histoires de bons membres actifs de cette communauté qui, après avoir obtenu leur diplôme et s’être éloignés de la bulle bénédictine, ont fini par s’installer avec leur petit(e) ami(e) avant le mariage. Certains quittent même l’Église et abandonnent Dieu. Il est toujours déchirant d’entendre ces histoires, et l’on souhaite savoir ce qui s’est passé et ce qui a mal tourné.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la vie est faite de petites choses bien faites. Il faut donc se donner les moyens de réussir et s’entourer de personnes qui vous poussent continuellement à être la meilleure version de vous-même. Je dis toujours que le fer aiguise le fer. C’est un excellent rappel que nos proches devraient nous rendre meilleurs.
Si vous sortez avec quelqu’un qui ne partage même pas votre foi, comment voulez-vous que cette personne vous aide à devenir un saint ? Si votre groupe d’amis est composé de gens qui ne pensent qu’aux festivités du week-end prochain et qui ne sont pas prêts à avoir des conversations difficiles, comment peuvent-ils vous aider à vous affûter ?
Alors que vous vous préparez à entrer sur le marché du travail, il est extrêmement important que vous réfléchissiez bien à où vous vous installez. Qui est l’évêque ? Quel genre de paroisses y a-t-il ? Proposent-elles la Messe traditionnelle et ont-elles des prêtres qui embrassent leur vocation sacerdotale ? Le coût de la vie ne doit pas être le seul arbitre de vos choix. Car une vie sans Dieu n’est pas une vie du tout. Et le coût du salut vaut plus que n’importe quelle carrière.
Je suis enthousiaste pour l’avenir. Et je prie que mes paroles résonnent en vous, alors que vous passez au prochain chapitre de votre vie. N’ayez jamais peur de professer l’Église une, sainte, catholique et apostolique. Car c’est l’Église que Jésus-Christ a établie et par laquelle nous recevons la grâce sanctifiante.
Je sais que mon message d’aujourd’hui est un peu moins festif que ce que l’on attend en cette circonstance. Mais je crois que ce public et ce lieu sont le meilleur endroit pour parler ouvertement et honnêtement de ce que nous sommes et de l’endroit où nous voulons tous aller, c’est-à-dire le paradis.
Je remercie Dieu pour le Benedictine College et pour l’exemple qu’il donne au monde. Je remercie Dieu pour des hommes comme le président Minnis qui font leur part pour le Royaume. Venez découvrir qu’il est possible d’avoir un collège authentiquement catholique et un programme de football florissant.
Ne vous y trompez pas, vous entrez en territoire de mission dans un monde qui a oublié Dieu. Mais vous êtes faits pour cela et, avec Dieu à vos côtés et une recherche constante de la vertu dans votre vocation, vous pouvez vous aussi devenir un saint.
Le Christ est Roi !
Toujours plus haut !
Suite aux critiques, Harrison Butker a souligné qu’il « ne regrette absolument rien » de ce qu’il a dit.
(merci à MB pour la traduction)