Une députée socialiste vient de refuser publiquement la mission que vient de lui confier Matignon.
"Elle refuse pour deux raisons, la première c'est qu'on ne lui a pas demandé avant, la deuxième, c'est parce qu'elle n'est pas copine avec les autres co-rapporteurs. […]
Sur le fait de ne pas avoir été prévenu, c'est clairement une
boulette de Matignon. Ce n'est pas compliqué de passer un coup de fil
pour s'assurer que la parlementaire est bien d'accord avec sa
nomination, et même si c'est une fleur que le gouvernement lui fait, il
ne faut pas présumer de l'acceptation. La gestion des susceptibilités et
des egos, c'est un job à plein temps en politique. […]C'est la deuxième raison qui me sidère le plus. Elle n'est pas copine
avec deux des co-rapporteurs, et ne veut pas travailler avec eux, et
encore moins voir son nom associé à eux. On est au niveau cour de
récréation d'école primaire ! Cela révèle que l'ambiance au sein du PS
est pourrie. On la savait depuis très longtemps, c'est même le mode de
fonctionnement normal au PS. Mais que cela sorte ainsi dans les médias,
aussi crument, c'est inquiétant, car cela veut dire que c'est en train
de déraper. Il y a une règle en politique qui veut qu'on peut s'écharper
au sein d'un même parti, voire s'entre-tuer, mais pas en public, sous
peine de gros dégâts d'image. Qu'une députée PS puisse balancer aussi
tranquillement dans les médias que deux de ses co-rapporteurs sont des
types qu'elle méprise, avec qui elle ne veut pas voir son nom associé,
c'est quand même assez violent, même si ça n'a pas la portée d'un combat
à mort de grands fauves à la Copé-Fillon. C'est un détail révélateur,
car quelque soit les raisons et les excuses qu'on peut trouver à Valérie
Rabault, elle a commis une erreur de communication, en s'épanchant dans
les médias, et en donnant avec autant de candeur une image de ce qui
passe réellement en coulisses, à savoir un bordel sans nom.En fait, le problème se trouve au sommet. Ce qui est surprenant,
c'est que le gouvernement mette quatre rapporteurs sur un même sujet. Ça
fait beaucoup et normalement, c'est un député par mission, deux au
grand maximum. Ça révèle que le distributeur de sucettes fonctionne à
plein régime, voire en sur-capacité. Le gouvernement cherche visiblement
à faire plaisir à beaucoup de parlementaires, au point de devoir couper
les rapports en quatre afin qu'il y en ait pour tout le monde, et que
chaque "sensibilité" du PS y soit représentée. […]"