Décidément, l’idéologie Mai 68 s’effondre. Le quotidien Le Monde dresse le portrait de situations devenues banales :
« J’ai grandi comme beaucoup d’enfants de parents divorcés de ma génération : mon frère cadet et moi habitions chez notre mère et voyions notre père un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires. Il habitait Paris, et nous avions l’habitude de prendre le train pour parcourir les 300 kilomètres qui nous séparaient de lui.
Mon père multipliait les relations amoureuses avec des femmes sans rien nous cacher, je dirais même sans rien nous épargner. Je me souviens d’une semaine à la Toussaint où mon frère et moi étions allés chez lui. Il habitait un studio de 25 mètres carrés dans lequel il était difficile de nous accueillir, nous y étions trop à l’étroit. Pendant ces vacances, chaque soir, nous allions dormir dans un endroit différent. Nous étions comme des petits paquets qu’il trimballait.
Quand j’étais jeune adolescente, il fréquentait depuis un certain temps une femme qui avait une fille de mon âge. Pour lui, il allait de soi que nous serions copines. Or cette fille m’angoissait beaucoup. Elle était terriblement hostile et agressive vis-à-vis de moi. Je crois qu’elle était jalouse parce que sa situation familiale était compliquée ; elle me semblait souffrir de gros problèmes psychologiques. Mais c’était le cadet des soucis de mon père, qui avait estimé que c’était une bonne idée de nous inscrire en colonie de vacances ensemble un été. Ce fut tellement difficile et douloureux pour moi que je suis partie avant la fin.
Pour Noël, cette année-là, mon frère cadet et moi prenons le train afin de rejoindre notre père à Paris. Nous avons 13 et 11 ans. Il vient nous chercher à la gare et nous montons dans sa voiture. Nous lui demandons le programme des vacances, ce qu’il a prévu, ce que nous allons faire : il n’en sait rien. C’est à chaque fois pareil. […] Le 24 dans l’après-midi, nous ne savons toujours pas ce que nous allons faire pour le réveillon. Il ne nous a rien dit. Pour des enfants, Noël, c’est important… Je sens bien qu’il n’ose pas aborder la question. A 18 heures, l’air penaud, il nous annonce : « Bon, on y va. » Chez elle. Il nous fait comprendre qu’il n’a pas le choix. Il est comme incapable de se dépatouiller de ce dilemme, de choisir entre cette femme et ses propres enfants. Il se comporte comme un gamin, et nous met, nous, enfants, devant ses problèmes d’adulte.
Je redis non. Je ne me souviens pas de mes mots, mais j’affirme clairement que je n’irai pas. Je me souviens du visage de mon frère, 11 ans à l’époque, perplexe, pris entre sa sœur et son père, deux personnes auxquelles il tient. […] Je rentre dans le studio de mon père après le dîner, seule. Je dois dormir ici, sans personne, la nuit de Noël. Je ressens une très grande solitude, et je décide tout de suite que je partirai le lendemain matin. […]
Mes parents ont grandi avec les idéaux de Mai 1968. Ils ont voulu à raison casser les codes, tenter de nouvelles formes d’amour. Je les respecte immensément pour leurs combats politiques, et j’ai hérité d’eux de nombreuses convictions. Mais, dans le cas de mon père, le prix à payer était trop élevé. Il ne savait pas poser de frontières entre son monde d’adulte et le nôtre. Tout était mélangé, brouillé. […]
Collapsus
Si elle a hérité de ses parents de nombreuses convictions (lesquelles ?), il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir de cette femme. Il semble qu’elle a aussi hérité d’un bilan familial calamiteux qu’elle risque de reproduire et comme tout ce qu’a pu générer cette époque de subversion, de destruction, d’apostasie, de nihilisme. Nous en payons encore largement le prix aujourd’hui.
EtiennedeVignolles
Très juste.
En fait il faut bien comprendre que la révolution idéologique de mai-68, et plus largement des années 60 et 70, qui verra également l’aboutissement du Concile Vatican II, est similaire à une crise d’adolescence, où ledit adolescent se rebelle et s’oppose à toute forme de transmission et d’autorité familiale. C’est ce qui soustend toute l’idéologie gauchiste qui a irrigué les pays occidentaux durant ces périodes. Le problème c’est que rapidement ces adultes perdus se sont retrouvés aux commandes du pays via des postes politiques et médiatiques, et qu’ils ont pu ainsi contaminer toute la nation.
Actuellement nous assistons à la fin de ce cycle par le seul effet de la physiologie ou de l’entropie ! Les gauchistes de mai-68 qui avaient alors entre 16 et 25 ans ont aujourd’hui +/- 75 ans, ils commencent donc doucement mais sûrement à être hors jeu. Cependant attention, car d’une part, comme les animaux blessés, c’est à ce moment qu’ils sont le plus dangereux, et d’autre part ils ont des héritiers idéologiques, peu nombreux mais très actifs et vindicatifs…
julaurdine
Votre commentaire est tout à fait juste surtout le dernier paragraphe et … la dernière phrase qui se rapporte aussi bien à Bergoglio qui reprendrait du poil de la Bête et ses affidés conciliaires aux commandes, sauf que eux sont nombreux.
Michel
Il est vrai que le quotidien du soir n’a pas contribué à éclairer les esprits, avec tous ses poncifs gauchiasses… On en voit le résultat…
France Fougère
La jeune fille a donc appris très tôt à s’affirmer. Elle quitte la colonie de vacances avant la fin, elle refuse de passer Noël avec les personnes que son père veut lui imposer.
C’est plutôt positif.
Évidemment, rien ne vaut une famille unie.
Mais dans la vie- il faut savoir – – dire non !
Elle peut bien au contraire construire une vie solide pour que ses enfants, si elle en a, ne connaissent pas ce qu’elle a vécu.
On connaît des exemples positifs.
Cipous
Né en 1970, j’ai grandi dans une famille aimante et me suis marié avec une dame qui a reproduit chez nous l’ambiance délétère qu’elle fuyait quand elle était étudiante et à cause de laquelle elle s’est rapprochée de moi. Nous nous sommes mariés, elle m’a fait deux beaux enfants, j’en aurais voulu 6 alors elle m’a “coupé les vivres” (fini les moments intimes propices à la multiplication ) . Nous avons grandi à la fin des 30 glorieuses, nous avons vécu les années SIDA et avons papillonné avant notre mariage. C’est un échec au point que je suis convaincu que son business plan était : mariage, voiture, 2 enfants, appartement, maîtresse, divorce et elle rafle la mise.
Ma vie est derrière moi, je me suis occupé de mes enfants, j’ai demandé la garde partagée afin qu’elle puisse les voir, car je m’occupais de tout, j’apportais l’argent à la maison, je m’occupais des enfants, et des tâches ménagères tandis qu’elle déprimait. Et elle m’a traité comme un esclave ( pour ne pas dire pire ) me reprochant d’être fatigué.
Aujourd’hui, je dis aux enfants, avec mon expérience empirique, mariez vous vierges, car on se donne au premier partenaire, ensuite on prête la moitié de ce qu’il reste, pour en fin se diluer. Quoi que central dans une relation de couple, le sexe n’en est pas la base, il n’en est pas les fondamentaux.
Ayez un quart d’heure d’intimité tous les jours, une heure d’intimité toutes les semaines, une journée d’intimité tous les mois et une semaine d’intimité par an. D’abord, une intimité forte de couple renforce le couple, rassure la femme sur sa peur que son mari ne rentre pas, or, le mari ira où il sera le mieux accueilli ( comprendra qui veut ). Ainsi une femme satisfaite le matin sera rassurée pour sa journée et si elle est satisfaite le soir elle sera rassurée à propos de la journée de son mari. Et surtout, surtout, préparez activement votre mariage avec un prêtre de la tradition, même si ce sont des puceaux surdiplômés, ils posent des questions fruit de l’expérience empirique de l’Eglise de toujours.
Et puis quand vous rencontrez un partenaire potentiel crédible, inscrivez vous au pèlerinage de Chartres , dans les chapitres familles, c’est dans l’adversité que les personnalités se révèlent.
hugues
Normalement, le parent divorcé doit prouver qu’il a un logement capable de recevoir ses enfants, s’il n’en n’a pas la garde.
Ce n’est pas normal d’y être autorisé dans un studio de 25 m2 avec deux enfants.
Janot
Surtout ne pas suggérer que c’était mieux avant, ce qui est un peu rance, et j’irai même jusqu’à dire nauséabond.