De Gabrielle Cluzel dans Monde & vie :
"Le Figaro l’été est un morceau d’anthologie : l’emblème d’une France d’en haut qui se flatte d’avoir de l’intelligence et de la hauteur de vue. Au-dessus de la masse en somme. Tellement au-dessus de la masse qu’elle finit par planer dans la stratosphère. Les maux qui rongent ce pays ne lui apparaissent plus, de ce fait, que comme de lointains petits points insignifiants. A quoi consacre donc le Figaro une double page estivale quotidienne ? A deux sujets proprement vitaux pour la France. Le premier est consacré aux objets mythiques: « Chaque jour un objet culte se raconte ». Quels sont donc ces objets auxquels le Figaro voue un culte? La Rollex, le sac Chanel, le macaron Ladurée… L’autre rubrique s’intitule « Duels au soleil », et s’emploie chaque jour à trancher des débats aussi brûlants, prégnants, essentiels que : Etes-vous plutôt « scrabble ou bridge », « pique-nique ou barbecue », « Paul Newman ou Robert Redford ». De vaillants journalistes se lancent donc dans ce morceau de bravoure, se grattant la tête pour lister laborieusement les arguments comparés de chacun de ces points de vue à la portée eschatologique. Pas simple. Même Natacha Polony, dont on connaît la plume fine et l’esprit vigoureux, peine à sortir du bourbier.
Je crois que si la France – ce qu’à Dieu ne plaise –, se trouvait un jour en très fâcheuse posture, s’il arrivait à la Tour Eiffel les mêmes funestes bricoles qu’au World Trade Center, et que le camp des saints se trouvait retranché on ne sait où derrière le boulevard périphérique, le Figaro continuerait à garder quelques pages pour verser une larme émue sur l’épopée du polo Ralph Lauren et interroger Jean d’Ormesson sur les avantages respectifs de faire sa toilette avant son petit déjeuner ou de prendre son café avant sa douche. La rêveuse sérénité d’une certaine droite est proprement fascinante."
Bertrand
Et encore, l’article de parle pas de “Madame Figaro”. La fascination envers cette “rêveuse sérénité” devient presque muséologique… zoologique !
c
C’est pire que cela, la pub sur les objets de luxe évoqués est la condition de la survie du journal comme la plupart des journaux maintenant qui vivent de moins en moins des abonnements des lecteurs mais des annonceurs et des subventions étatiques
Xtophe
On peut en dire autant de Valeurs Actuelles et du Spectacle du Monde (revues de gros bourgeois friqués dont on flatte l’ego à longueur de pages, par le biais de publicités indécentes et d’opinions politiques contestables typiques du grand patron qui – du haut de sa tour d’ivoire – ignore complètement la condition de la main d’oeuvre qu’il se plait à exploiter sans scrupule), dont le contenu s’est monstrueusement affadi depuis le début des années 2000. Honnêtement, Valeurs Actuelles ne se limite désormais plus qu’à de la basse flagornerie sarközyste. Bref, le Figaro et Valmonde ne dépareillent pas tant que cela. L’insipide prose que l’on y lit ne vaut guère plus que celle du Monde, du Point ou de l’Express.
Deux bons conseils :
– Cessez de gaspiller votre argent en achetant ce genre de torchons.
– Conservez ces feuilles de choux pour alimenter le feu de votre cheminée lors de froides nuits d’hiver. C’est bien la seule utilité que je peux encore leur trouver… Quoique le papier encrasse rapidement le conduit de cheminée ; et qui plus est lorsqu’il est glacé. C’est qu’on a des moyens financiers chez Valmonde !