Louis Aliot, vice-président du FN, sera présent fin mai à Béziers au rassemblement organisé par Robert Ménard. Il déclare au Rouge et Noir :
"[…] Le Pape est revenu récemment de Grèce avec 12 migrants musulmans. Que vous inspire cette action médiatique ?
C’est le pape. Qu’attendre de celui-ci ? C’est un geste généreux, d’apaisement et de solidarité même si l’absence d’un geste envers les chrétiens d’Orient m’a choqué. Attention à la manipulation des symboles. Je pense que l’accueil de plusieurs familles des différentes religions de cette région du monde compliquée, aurait été un acte beaucoup plus fort et mieux compris.
On reproche parfois à l’extrême-droite de défendre un catholicisme uniquement identitaire. Quelle place la foi catholique et la pratique religieuse peuvent-elles jouer dans un réveil de la France ?
C’est une question importante qui doit questionner les chrétiens et les catholiques au niveau de la Foi et en dehors du cadre institutionnel et politique. La France dans toutes ses aspérités est de filiation grecque, romaine et catholique. Cet héritage et ce patrimoine sont consubstantiels à notre culture. Reste la responsabilité du clergé dans l’affaiblissement de l’Église catholique et dans le recul de la Foi. C’est aux croyants de régler ce problème et de rassembler à nouveau. Il faut rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César. Permettez-moi, même en tant que catholique, de ne m’occuper que de politique et de la défense des intérêts de mon pays, la France.
Notez-vous une évolution des relations entre le Front National et les représentants de l’Église catholique ?
Quelques évêques osent braver les oukases mais dans l’ensemble les relations sont inexistantes ou superficielles. Il est plus facile pour un clerc de discuter avec un communiste (malgré l’héritage des 100 millions de morts) qu’avec un nationaliste et un patriote du Front National. C’est explicite sur la réalité de cette élite y compris religieuse qui fait partie du système, mais qui éloigne des églises près de 30% du corps électoral. Et surement plus demain.
Que faire ? Ce n’est pas au FN qu’il faut reprocher, comme certains le font avec véhémence, de n’être pas assez catholique. Ce n’est pas notre rôle, ni notre mission. Nous sommes un parti politique, laïque, a-confessionnel, et ne mélangeons pas les choses. Et c’était déjà la réalité avec Jean-Marie Le Pen. Ce n’est pas à la sortie des meetings du FN qu’il faut distribuer des tracts (même si ce n’est pas interdit) mais à la sortie des églises ! Que les catholiques fervents s’occupent de leur hiérarchie ecclésiastique et qu’ils pèsent sur les décisions et les actes des évêques."