Jean-Lin Lacapelle, nouveau secrétaire national aux fédérations et à l’implantation du FN, mais aussi vice-président du groupe FN au conseil régional d’Ile-de-France, détaille à Minute la façon dont il entend faire du FN un appareil performant au service de Marine Le Pen. Extrait :
"Pensez-vous qu’il faille infléchir la ligne économique du FN, notamment sur l’euro, sujet qui inquiète une partie de l’électorat comme les personnes âgées et les CSP+ et les dissuade de voter pour le FN ?
Je pense que nous avons une marge de progression et une marge de crédibilité à notre disposition, et que nous devons concentrer notre réflexion sur l’environnement économique. Je reste aussi convaincu que les médias restituent très mal notre programme économique. Il va nous falloir mieux exprimer, pour mieux expliquer, ce que sont nos convictions en ce domaine, notamment autour de l’euro. Marine n’a jamais prôné une sortie brutale de l’euro. Marine ne procèdera pas à la sortie de la France de l’euro au lendemain matin de son élection.
Certes, mais le programme de Marine Le Pen prévoit d’organiser un référendum sur la sortie de l’euro et tout le programme économique du FN est basé sur celle-ci…
Si vous reprenez les débats qui ont eu lieu avant l’instauration de l’euro, vous verrez que tous ceux qui y étaient favorables nous assuraient des jours meilleurs, voire radieux : grâce à l’euro, il allait y avoir moins de chômage, moins de déficits, moins d’impôts, etc. La France, grâce à la zone euro, allait renouer avec la prospérité et le plein emploi ! On a vu… Que dit Marine Le Pen sur cette question ? Que lorsque les Français l’auront portée au pouvoir, la France engagera des négociations avec les autorités européennes et nos partenaires de la zone euro. Il y aura des discussions, du lobbying, tout un tas d’opérations publiques ou non qui auront pour but d’aménager la situation actuelle et de desserrer nos contraintes économiques et financières afin que la France retrouve sa souveraineté monétaire, et donc ses marges de manoeuvres économiques. Marine dit aussi que si ces négociations n’aboutissent pas, elle organisera un référendum. Elle se tournera vers le peuple et demandera aux Français de se prononcer sur un retrait ou non de la France de la zone euro. Je ne vois là rien qui soit inquiétant ou a fortiori anxiogène.
Maintenant, d’ici à la campagne présidentielle de 2017, je pense qu’il nous faut réfléchir à cette question. Nous devons réfléchir pour voir si l’on peut préserver l’euro et le faire évoluer ou s’il faut changer de monnaie, c’est-à-dire en revenir au franc. C’est un travail de réflexion qui se fera avec tous les acteurs économiques, de sorte que je suis persuadé que la bonne décision sera prise. Ce sera le sujet de différents groupes de réflexion ou d’ateliers que Marine mettra en place de manière à définir son projet présidentiel. Aujourd’hui, lorsque nous nous exprimons autour de l’euro, les médias grossissent de manière un peu simplette la volonté politique que nous avons autour de cela. Dans le travail d’explication, les médias ont aussi une responsabilité."