Figure médiatique du mouvement de contestation, Benjamin Cauchy annonce, dans un entretien au Parisien sa candidature aux européennes sur les listes du parti Debout la République. Cadre commercial à Toulouse, Benjamin Cauchy a été brièvement conseiller municipal UMP de Laon (Aisne) de 2008 à 2010.
Serez-vous candidat aux élections européennes ?
Oui, je vais m’associer à la liste de Nicolas Dupont-Aignan. J’avais rencontré, à leur demande, d’autres leaders politiques comme Jean Lassalle et Florian Philippot. J’avais été approché par des cadres du Rassemblement national et échangé longuement avec des responsables nationaux des Républicains comme, par exemple, le député (LR) Julien Aubert. Mais c’est bel et bien Nicolas Dupont-Aignan qui me semble le plus en cohérence avec les revendications que je porte avec de nombreux Gilets jaunes depuis quatre mois. Par exemple, il dénonce le racket fiscal depuis 2006. Et il a porté le référendum d’initiative citoyenne (RIC) durant sa campagne présidentielle, en a même fait une proposition de loi dès 2013.
Pourquoi ne pas créer plutôt une liste Gilets jaunes ?
J’avais été approché par de nombreuses personnes qui voulaient monter une liste Gilets jaunes, que ce soit Ingrid Levavasseur, Jean-François Barnaba, Francis Lalanne, Christophe Chalençon… Mais il y avait un manque de corpus et de cohérence politique. Trois revendications ne suffisent pas à porter une liste… Les élections européennes vont mettre en valeur des sujets forts comme la place de la France dans l’Europe, la question migratoire. Or, le mouvement des Gilets jaunes est un mouvement transpartisan où il y a des gens d’extrême gauche, d’extrême droite, de gauche, de droite, du centre et même des gens qui n’ont aucune conscience politique. Donc, faire une liste Gilets jaunes pour les européennes, ça me semble être le mariage de la carpe et du lapin.
Pensez-vous que les Gilets jaunes soient gangrenés aujourd’hui par des éléments extrémistes ?
Je pense que c’est une erreur stratégique que de continuer à rester dans les métropoles. Les Gilets jaunes y deviennent le cheval de Troie de casseurs, d’extrémistes qui viennent salir la République et nos revendications. Cela donne l’occasion à Macron et Castaner de créer l’amalgame et de dénigrer le mouvement. Cela dit, je suis, j’ai été et je resterai un Gilet jaune. Si je suis élu, j’irai toujours sur les ronds-points. […]
Intéressante infographie du Parisien sur les gilets jaunes : majoritairement eurosceptiques, les gilets jaunes ont voté Marine Le Pen, blanc/abstention ou Jean-Luc Mélenchon au 1er tour de la présidentielle, soit 80% en marge des partis traditionnels de gouvernement.