Le Sénat a publié son rapport sur l’influence des cabinets de conseil, intitulé Un phénomène tentaculaire : l’influence croissante des cabinets de conseil sur les politiques publiques et annonce avoir transmis au procureur un dossier où il accuse McKinsey d’évasion fiscale.
Le rapport chiffre à 2,4 milliards d’€ de dépenses en cabinets de conseil depuis 2018. Le chiffre comprend du conseil informatique, de l’audit RH, des dépenses des opérateurs d’Etat…
L’augmentation est flagrante :
Le cabinet McKinsey a été payé 4 millions d’euros pour une réforme des APL qui n’a pas eu lieu.
Au cours de ses travaux, la commission d’enquête a souhaité vérifier les déclarations du directeur associé de McKinsey concernant la situation fiscale du cabinet en France. Dans le cadre de ces investigations, deux contrôles sur pièces et sur place ont été menés au ministère de l’économie et des finances. Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés (IS) en France mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans, alors que son chiffre d’affaires sur le territoire national atteint 329 millions d’euros en 2020, dont environ 5 % dans le secteur public, et qu’il y emploie environ 600 salariés. Cette situation interroge d’autant plus que McKinsey est un acteur majeur du consulting, qui est intervenu sur des réflexions stratégiques pour notre pays, par exemple lors de la crise sanitaire (pour un montant estimé à 12,33 millions d’euros) ou lors de l’organisation pro bono du sommet Tech for Good pour la Présidence de la République en 2018 et 2019. Il semble qu’il s’agisse d’un exemple caricatural d’optimisation fiscale, comme l’attestent les documents consultés lors des contrôles sur pièces et sur place : les entités françaises de McKinsey – qui sont des « établissements stables » au sens fiscal – versent des « prix de transfert » à la société mère – basée au Delaware – pour compenser des dépenses mutualisées au sein du groupe : frais d’administration générale, usage de la marque, assistance interne au sein du réseau, mise à disposition de personnels, etc. Or, ces « prix de transfert » ne sont pas neutres pour le calcul de l’impôt sur les sociétés en France : ils constituent une charge pour les entreprises, quiconduit à minorer leur résultat fiscal et, par suite, le montant de leur imposition. En l’espèce, les « prix de transfert » que les entités françaises de McKinsey versent à la société américaine sont d’un montant tel qu’ils participent à rendre le résultat fiscal en France nul ou négatif, depuis au moins 10 ans.
Collapsus
The World Company Ltd pourvoit aux incompétences grandissantes de nos technocrates de la REM. La grande Amérique vient initier les Gaulois arriérés au CPM (Corporate Performance Management) pour optimiser le ROIC (Return On Invested Capital) et bousculer le french penpusher (rond de cuir)… Cela n’a pas de prix !
Magistro78
Le vrai Pb avec ce groupe est qu’il ne s’embarrasse jamais à répondre à un appel d’offres, mais condescend à bien vouloir intervenir à prix d’or.
Mais l’avouer signifierait que tous les commanditaires violent le code des marchés publics et font du délit de favoritisme. Cela constitue surtout un pacte de corruption.
Donc on préfère dire que c’est de la mauvaise gestion bla bla bla…pour éviter de voir que c’est d’abord de la corruption, de l’emploi dissimulé et toute la panoplie habituelle de la racaille d’en haut.