Annoncée lundi par Emmanuel Macron, l’extension du passe sanitaire à certains lieux s’est rapidement heurtée à la réalité : impossible de vacciner aussi vite les adolescents, mais aussi tous les salariés d’établissements recevant du public.
Gabriel Attal commence l’opération de rétropédalage sur Europe 1 le 13 juillet :
« Pour une personne qui n’aurait pas encore eu le temps de faire ses deux doses, elle peut évidemment bénéficier du passe sanitaire en faisant des tests régulièrement », « ce n’est pas ce qu’il y a de plus confortable ».
Il évoque rapidement une certaine « souplesse » quant à l’application des mesures.
Olivier Véran enchaîne sur BFM TV :
« La loi ne sera pas applicable à compter du 1er août, il y aura quelques jours de délai ».
Le soir même, le ministre de la Santé revient sur certaines des modalités d’application du passe sanitaire dans le journal de 20 heures sur France 2.
- Les 12 – 17 ans devaient, comme leurs aînés, posséder le passe sanitaire à partir du 21 juillet pour certains établissements, et du 1er août dans les cafés, restaurants, etc. Or difficile d’imaginer qu’une grande partie d’entre eux pourrait avoir terminé son cycle de vaccination d’ici là : les piqûres ne leur ont été proposées que le 15 juin. Ils ne seront donc soumis à la présentation de leur passe qu’à partir du 30 août.
- Deuxième point : désormais, les salariés des établissements qui reçoivent du public bénéficieront eux aussi d’une tolérance jusqu’à fin août.
- le ministre a réduit la date-butoir à laquelle les Français disposent de leur passeport vaccinal à sept jours après la deuxième injection de vaccin, contre quatorze jours jusqu’à présent. Cela permet d’obtenir plus rapidement son passe sanitaire. En revanche, là aussi, le casse-tête se complexifie : au niveau européen, cette limite est toujours fixée à quatorze jours. Pour voyager au sein de l’UE, il faut en effet être vacciné depuis deux semaines. Là encore, Olivier Véran a reconnu lui-même le problème, évoquant sur France 2 que « ça se complique un tout petit peu » et que « le travail d’harmonisation au niveau de l’Union européenne reste à faire ».
Les mesures annoncées par Emmanuel Macron arrivent trop tard pour être appliquées avant la fin de l’été. La prise de parole de lundi soir est surtout un coup de bluff pour attirer vers les centres de vaccination. Les veaux ont marché : dans la journée du mardi 13 juillet, près de 800 000 personnes ont reçu une injection.