Intéressant entretien de Valeurs actuelles avec Guillaume Bernard, maître de conférences, sur la privation de messe:
L’actuelle politique gouvernementale réactive l’hostilité originelle de la laïcité envers le catholicisme. Le pouvoir politique prétend explicitement disposer du monopole sur l’espace public (relégation de la religion dans la sphère privée). L’ordre public doit être religieusement neutre, le politique pouvant autoriser, de manière parcimonieuse et à sa convenance, l’expression religieuse dans l’espace public. Que le pouvoir politique donne des consignes sanitaires est une chose, qu’il se croit légitime pour autoriser ou non la célébration de messes, y compris dans des lieux privés, en est une toute autre !
La décision gouvernementale annoncée par le Premier ministre de limiter à dix personnes les rassemblements — y compris dans des lieux privés ! — semble montrer une volonté délibérée d’empêcher quasiment toute célébration religieuse.
Le matérialisme est incapable de répondre aux besoins d’un homme complet fait d’un corps et d’une âme, la seconde animant le premier. Les chrétiens pensent que l’âme est immortelle ; cependant, il ne s’agit pas de demander aux politiques de confondre le droit et la religion, de basculer dans une sorte d’augustinisme politique, mais simplement de ne pas contraindre leurs concitoyens à n’être que des bêtes sauvages uniquement mues par des besoins primaires. Réduire l’homme à son corps, circonscrire la vie sociale au matériel est extrêmement réducteur. Or, en admettant (pour l’heure puisque ce n’est pas, ici, le sujet) que le confinement général puis l’encadrement du déconfinement réalisent le bien commun, il s’avère que, de la manière dont l’Exécutif l’aborde, celui-ci est artificiellement réduit au temporel.
RICHARD
Voir aussi l’intervention de M. Bernard
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