Au monastère de Sainte-Catherine du mont Sinaï (Egypte), une équipe de scientifiques a reçu la mission de numériser des milliers de manuscrits, témoins inestimables des premiers siècles du christianisme :
Le projet, commencé en 2018, est piloté par Early Manuscripts Electronic Library(EMEL), une organisation sans but lucratif, en collaboration avec le monastère Sainte-Catherine et la bibliothèque de l’Université de Californie. Le but est de créer la première banque digitale regroupant les 4 500 manuscrits du mont Sinaï, parmi lesquels figurent les plus anciennes copies grecques connues du Nouveau Testament, les fameux codex sinaiticus et codex syriacus. La tâche n’est pas si aisée qu’il y paraît, car il s’agit de prendre, à l’aide de techniques de pointe, des photographies avec des filtres successivement rouge, vert et bleu, afin d’obtenir une image de très haute résolution. Sans parler de la fragilité des manuscrits qui rend leur manipulation fort délicate. Si le projet est prévu pour durer au moins dix ans, la numérisation du premier étage de la bibliothèque du monastère, contenant les manuscrits syriaques, devrait être achevée en trois ans, pour un coût de près de 2,5 millions d’euros. « Les bouleversements des temps actuels ont fait naître ce projet », explique à Reuters, le 17 avril 2019, le Père Abbé du monastère Sainte-Catherine. En 2017, l’organisation Etat Islamique avait revendiqué un attentat sur le mont Sinaï, au cours duquel un officier de police avait trouvé la mort.