Emmanuel Thiébot, titulaire d’un DEA sur la Franc-maçonnerie et les premiers temps de la IIIe République, historien au Mémorial de Caen et responsable du Mémorial des civils de Falaise, revient sur « l’affaire des fiches et le Grand Orient de France » dans un ouvrage intitulé Le scandale oublié de la IIIe République – Le Grand Orient de France et l’affaire des fiches. 20 000 officiers fichés pour leurs idées, entre 1901 et 1904, verront leur avancement dans l’armée bloqué.
Il déclare dans Ouest-France :
« Que ce soit pour cette époque ou pour celle de l’Occupation, il y a beaucoup de documents et longtemps, il y eut peu de chercheurs. L’affaire des fiches n’a été qu’un scandale parmi d’autres et elle a agité surtout le microcosme de la politique. Parfois de manière explosive : on n’a pas souvent vu un ministre se faire gifler en pleine session parlementaire ! »
« Les débats parlementaires ont fait l’objet de transcriptions sténographiques, ce qui permet un style direct. Quant aux conversations privées, qui pourraient paraître comme un travail d’imagination, je les ai reconstituées d’après les mémoires publiés par les protagonistes de l’affaire. »
« Le fichage a perduré sous les IIIe, IVe et Ve Républiques, bien exploité entre-temps par le régime de Vichy. De récentes affaires, dans le domaine des entreprises privées comme au sein du syndicat FO, montrent que, la haute technologie aidant, la pratique a de beaux jours devant elle. »