Le Conseil d’Etat a annulé l’élection municipale du Pontet (Vaucluse) de mars 2014 au motif que 17 signatures d’émargement différaient d’un tour à l’autre. Minute a interrogé l'ex-maire FN Joris Hébrard. Extrait :
"Après un an de mandat, de quoi êtes-vous le plus fier dans votre action municipale ? Qu’est-ce qui semble avoir le plus satisfait les habitants ?
Tout simplement d’avoir tenu nos promesses, du moins toutes celles qui pouvaient l’être en si peu de temps. Nous avons remis des patrouilles de police municipale la nuit, économisé pas moins de 500000 euros en charges de fonctionnement. Un exemple: sur le contrat de maintenance de l’éclairage public, nous avons gagné 120000 euros. Et puis, et surtout, nous avons ouvert la mairie. J’ai été un maire de proximité, qui va à la rencontre des administrés. Ça a l’air tout naturel, mais au Pontet, c’est nouveau. Quand je vois l’accueil sur le marché de la ville, les marques de sympathie, au lendemain de l’annulation, je sais qu’une majorité de la population souhaite que nous revenions aux commandes.
L’annonce de l’annulation du scrutin de l’an dernier a coïncidé avec une polémique à propos de votre directeur de cabinet. Le Lab d’Europe 1 a publié un enregistrement dans lequel on l’entend parler vivement à une élue et se féliciter que l’assassinat d’Hervé Gourdel détourne l’attention d’une affaire locale.
Cet article d’Europe 1 est exemplaire de ce que nous vivons depuis un an. Bien évidemment, qu’il paraisse le jour même du jugement du Conseil d’Etat n’est pas un hasard. Comme toutes les mairies FN, nous sommes soumis à un harcèlement médiatique incessant qui conduit à une déformation permanente des faits. Pour une équipe municipale, c’est très dur. Si des municipalités UMP ou PS subissaient le traitement qu’on nous applique, beaucoup exploseraient en plein vol. Ce harcèlement a conduit certains de nos élus à nous quitter, voire à s’opposer. C’est l’une de ces élus qui a clandestinement enregistré mon directeur de cabinet. Le procédé est méprisable. Mais peu importe. Il est bien évident que nous ne nous sommes jamais réjouis de la mort d’Hervé Gourdel. Bien au contraire, il a été assassiné par des fanatiques dont nous combattons l’idéologie. Nous avons pleinement conscience que l’on nous fait une guerre qui dépasse la politique locale. Au fond, ce qu’on nous reproche, ce n’est pas d’augmenter les effectifs de la police municipale, mais d’avoir une pleine conscience de l’évolution tragique de ce pays et d’être animés d’une totale volonté de résistance."