Une grève générale sévit au Liban. Des manifestants ont bloqué plusieurs axes de Beyrouth et sa périphérie à l’aide de pneus enflammés. A Beyrouth, la route de l’aéroport est bloquée, et 34 vols ont été annulés. Des jeunes ont retourné des poubelles dans la rue, alors que des camions versaient du sable pour empêcher la circulation. Les forces de sécurité intérieure et l’armée libanaises ont été déployées en force à travers la capitale, interdisant l’accès à certains secteurs pour éviter des heurts entre partisans de l’opposition emmenée par le Hezbollah et ceux du gouvernement. Des personnalités politiques craignent que les manifestations ne dégénèrent en affrontements entre les deux camps.
La grève a pour prétexte une revendication de hausse de salaire. Mais il s’agit de la suite du bras de fer entre la majorité antisyrienne et l’opposition, menée par le Hezbollah. Maroun Charbel indiquait dans Présent de mardi :
"Selon des sources militaires et des Forces de sécurité intérieure le Hezbollah aurait installé, à proximité immédiate de l’aéroport international de Beyrouth, un système de vidéo-surveillance camouflé à l’intérieur de containers appartenant à l’entreprise de reconstruction du parti. Les images sont effrayantes. Une rangée de containers borde la route qui longe la piste […] de décollage des avions privés et des vols spéciaux transportant des diplomates ou autres personnalités. Qui était la personnalité visée cette fois-ci ? […] Le Hezbollah affirme, offensé (!), que les armes, les caméras découvertes dans les containers et qui placent la piste et les avions à portée de leurs canons, étaient nécessaires à la surveillance du chantier. […] Les experts consultés par Al-Manar, la chaîne du parti, ne se sont pas embarrassés pour rappeler que «l’aéroport de Beyrouth ne doit pas tomber entre les mains du gouvernement».
La première des préoccupations du commandement de la FINUL est le libre accès à l’aéroport. Or, aujourd’hui la route de l’aéroport est bien redevenue celle de tous les dangers. Tout le parcours est commandé par l’armée du Hezbollah. Les barrages de l’armée qui, officiellement, en assurent la sécurité, ne pourront rien faire. Selon des sources convergentes, le Hezbollah aurait étendu son hégémonie sur toute la zone qui part du centre-ville de Beyrouth, passant par l’ancienne ligne de démarcation au pied d’Achrafieh et toute la route côtière jusqu’au sud de Saïda."
L’Assemblée est convoquée pour la 19e fois le 13 mai, afin d’élire un président.
Addendum 16h40 : Des explosions et des tirs d’armes à feu ont été entendus en plusieurs endroits de la ville. La télévision libanaise a affirmé qu’elles provenaient de tirs au lance-grenades. Quelques blessés ont été signalés, la plupart victimes de jets de pierre. L’armée a déployé des véhicules blindés dans plusieurs quartiers de Beyrouth pour tenter de calmer ces violences.