Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a déclaré lors des obsèques d’Imad Moughnieh, homme clé des opérations armées du Hezbollah, l’un des fondateurs de la branche armée du Hezbollah en 1983, qui était l’un des hommes les plus recherchés par Interpol et les Etats-Unis pour des attentats et enlèvements (il était l’instigateur de l’attentat contre le Drakkar, le 23 octobre 1983, dans lequel 58 parachutistes français furent tués), et assassiné mardi à Damas dans un attentat à la voiture piégée attribué par le parti à Israël :
"Si les sionistes veulent une guerre ouverte, ils l’auront. Vous avez assassiné en dehors du territoire naturel, vous avez dépassé les frontières".
Il s’exprimait devant des dizaines de milliers de partisans et plusieurs dignitaires dont le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki, rassemblés dans la banlieue sud de Beyrouth. Israël a nié toute implication dans l’attentat qui a coûté la vie à Moughnieh. Le Bureau israélien de la lutte antiterroriste a donné de strictes consignes de prudence à ses ressortissants à l’étranger.
Au même moment, sur la Place des Martyrs, dans le centre de Beyrouth, prenait fin une manifestation de la majorité parlementaire antisyrienne rassemblant des centaines de milliers de personnes. Une statue de Rafic Hariri a été inaugurée devant l’hôtel Saint-Georges, sur le bord de mer, où s’était produite le 14 février 2005 l’explosion de la voiture piégée qui l’avait tué ainsi que 22 autres personnes. Saad Hariri, un des piliers de la majorité, a lancé :
"Nous voulons un président de la République et nous vous assurons que nous aurons un président".
Le leader druze Walid Joumblatt s’en est pris à la Syrie et à l’Iran, affirmant que la majorité "ne livrerait pas le Liban" au régime syrien. Une séance parlementaire pour élire le président est prévue le 26 février, après 14 reports.