Lu dans Présent, sous la plume de Jeanne Smits :
"La cour administrative d’appel de Nancy, infirmant un jugement contraire du tribunal administratif, a désavoué jeudi dernier la décision du rectorat de Nancy-Metz de refuser une demande d’agrément de l’association homosexuelle «Couleurs gaies» pour mener des actions de prévention contre l’«homophobie» dans les lycées. […] Le recteur d’académie devra «réexaminer» le dossier dans les trois mois. Il y a donc de bonnes raisons de prévoir que dans un avenir proche, les jeunes Lorrains seront soumis à la propagande de Couleurs gaies. […]
[L]a cour d’appel […] n’a fait que suivre l’avis du commissaire du gouvernement dans cette affaire. «Le sens de l’intérêt général paraît ici acquis», avait déclaré celui-ci à l’audience du 24 janvier (traduisez : « l’intérêt général » de la communauté homosexuelle). Et d’ajouter que le travail de Couleurs gaies «ne peut être sérieusement contesté par le recteu».
La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), saisie parallèlement par Couleurs gaies, s’est d’ailleurs mobilisée […] Le refus, assure la Halde, résultait d’une pratique discriminatoire : le dossier avait subi «une différence de traitement qui caractérise une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle». Autrement dit, si nous devions nous indigner de l’agrément imposé de Couleurs gaies pour aller expliquer aux jeunes que la pratique homosexuelle ne mérite aucune condamnation morale, nous serions nous-mêmes dans le registre de la discrimination. Le recteur, lui, se voit sanctionné pour avoir opposé comme motif de son refus le fait que «l’orientation sexuelle, comme l’appartenance politique ou confessionnelle, relève d’un choix personnel et privé», et que Couleurs gaies faisait du «prosélytisme»."