Roland Hureaux, dans Valeurs actuelles :
Les opposants au mariage homosexuel ont tort de confiner le débat à la sphère morale [Mais le font-ils vraiment ? NDLR]. L’enjeu n’est pas d’abord moral mais intellectuel. Le risque n’est pas l’immoralité, mais la déraison.[…]
La raison, c’est ce qui nous permet d’apercevoir la réalité telle qu’elle est. […] [L]’homosexualité n’est pas un strict équivalent de l’hétérosexualité. Ne serait-ce que par rapport à la survie du groupe : par définition, une société homosexuelle ne peut dépasser une génération ; elle ne se renouvelle que parce qu’il y a, à côté, une société hétérosexuelle ; l’inverse, quoi qu’on dise, n’est pas vrai – même et surtout si l’on confère aux homosexuels le droit d’adopter. Cela seul suffit à établir une dissymétrie, laquelle, en soi, n’a rien à voir avec une hiérarchie morale.[…]
Au reste, qui peut imaginer qu’une classe politique qui ratifie le mariage homosexuel puisse faire preuve de bon sens dans les autres champs de ses activités ? Que l’on puisse réformer comme il faut l’État ou l’administration locale ? Que l’on puisse gérer la crise économique de manière judicieuse ? Que les décisions de justice soient toutes marquées au coin du bon sens et comprises par le grand public ? Que l’organisation de l’éducation nationale et la pédagogie fassent reculer efficacement l’analphabétisme ?
Comme nous l'indiquons ici, l'immoralité des actes homosexuels est certes un facteur agravant, mais n'est l'essentiel de notre refus d'appeler frauduleusement "mariage" l'union entre deux personnes de même sexe.