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Valeurs chrétiennes : Culture

Le mensonge de la libération sexuelle

Le mensonge de la libération sexuelle

De Bernard Mitjavile pour Le Salon beige :

La révolution ou « libération » sexuelle commencée dans les années 1960 a bien des causes mais on a rarement mis en lumière l’impact négatif sur les valeurs familiales d’une certaine psychologie et d’une certaine sociologie populaire dans les sociétés occidentales qui ont accompagné et en partie causé cette révolution. Une évaluation de l’apport de ces sciences humaines sur la période remontant aux années d’après-guerre jusqu’à aujourd’hui nous donne un bilan qui est loin d’être globalement positif.

Pseudo-scientificité de la psychanalyse freudienne

La psychanalyse se présente comme une approche scientifique de la santé mentale et donc neutre vis à vis des valeurs morales. Un psychanalyste estime en général que pour guérir des malades, il ne faut pas émettre des jugements moraux ou se référer à des valeurs absolues mais écouter les personnes définir leurs propres valeurs.

Cette approche se veut scientifique depuis Freud et la création de la psychanalyse mais force est de noter entre autres, à propos de ce caractère scientifique, que chaque fois que le fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud s’est avancé sur le terrain de l’histoire ou de l’anthropologie, ses théories ont été largement rejetées dans ces domaines par les scientifiques concernés.
Ainsi l’idée du meurtre du père comme origine de la civilisation défendue dans « Totem et Tabou » est largement discréditée par les anthropologues.

La théorie défendue dans « Moïse et le Monothéisme » d’un Moïse égyptien massacré par les juifs dans le désert du Sinaï qui auraient ainsi reproduit le « meurtre du père » est encore plus largement discréditée par les spécialistes de la Bible et les historiens.

Quant à son affirmation dans l’un de ses derniers ouvrages, « L’Avenir d’une illusion » que « la religion est la névrose obsessionnelle de l’humanité », elle ne fait que refléter ses préjugés athées et antireligieux et n’est pas sans rappeler Karl. Marx déclarant que la religion est l’opium du peuple. Cela devrait nous inciter à ne pas prendre pour argent comptant ses théories et l’usage qui en est fait sous le couvert de la science.

Le complexe d’Oedipe

Un concept freudien central comme le complexe d’Œdipe, n’a tout d’abord pas grand-chose à voir avec le mythe grec d’Œdipe qui concerne avant tout la fatalité pesant sur le héros Œdipe. Pour Freud, le mythe d’Œdipe raconte l’histoire d’un fils qui désire tuer son père et coucher avec sa mère alors que chez les Grecs, c’est l’inverse avec Laïos qui veut tuer son fils et ordonne son meurtre pour échapper à la malédiction qui lui vaudrait d’être tué par lui alors qu’Œdipe n’a aucunement l’intention de tuer son père.

Mais, plus grave, ce concept a pu servir à couvrir ou à nier des cas d’abus sexuel et de pédophilie dès son origine. Ainsi Freud est passé brusquement sans véritable justification scientifique d’une théorie de la séduction d’un enfant par un adulte suite aux consultations de patientes évoquant des scènes sexuelles explicites dans leur enfance à l’origine de bien des névroses à la thèse que les scènes de séduction dans l’enfance évoquées par ses patientes n’étaient que des fantasmes liés aux désirs incestueux de l’enfant. Pourtant Freud reconnaît dans une lettre à Wilhelm Fliess que son frère même avait été victime d’abus sexuel de la part de son père qu’il qualifie de pervers ce qui était à l’origine de son hystérie ainsi que « certaines de mes sœurs cadettes ».
Affirmer comme une vérité scientifiquement prouvée que chaque enfant entre 2 ans et demi et sept ans, a désiré plus ou moins inconsciemment avoir une relation sexuelle avec le parent de sexe opposé, ceci en se basant sur un nombre limité de consultations à Vienne de personnes de la bonne société perturbées mentalement et évoquant des scènes d’abus sexuels dans leur enfance, paraît très peu scientifique, et pourtant, cela a marché.

Les psychanalystes étaient contents d’avoir « trouvé » un concept universel, un couteau suisse permettant de répondre à toutes sortes de questions et mis à toutes les sauces.

Si ce concept était si crucial, alors le fait d’avoir trouvé la source d’innombrables problèmes mentaux, avec la non-résolution ou mauvaise résolution du complexe d’Œdipe, aurait dû amener une amélioration spectaculaire de la santé mentale des populations, un peu comme pour la santé physique avec la découverte de la pénicilline par A. Fleming ou le développement de la vaccination. Or on ne peut dire que l’application de ce concept à des foules de patients ait permis d’améliorer la santé mentale de l’humanité si l’on regarde l’évolution des maladies mentales ou des suicides dans les grands pays occidentaux depuis bientôt un siècle.

Peut-être que la boutade attribuée à Freud à son arrivée à New York « est-ce qu’ils ne savent pas que nous leur apportons la peste ? » n’était pas un simple bon mot ou une plaisanterie.
Cette thèse du complexe d’Œdipe associée à celle de la sexualité enfantine, aura un succès phénoménal sur la psychologie populaire en Occident et sera reprise plus tard, entre autres par des pédophiles, qui se sont mis à parler de la nécessité de libérer la sexualité infantile.

Le conflit entre Freud et Jung

L’idée freudienne d’un inconscient comme étant essentiellement le siège de la libido refoulée et de tous les fantasmes qu’elle suscite amène à considérer l’homme comme un animal en rut qui a de l’imagination. Cette idée a été rejetée par le principal disciple de Freud, Karl Gustav Jung qui lui, voit en l’inconscient le siège des archétypes, des images primordiales à l’origine des grands mythes et grandes religions. Les relations entre Freud et Jung sont bien connues et en lisant leurs divers échanges épistolaires, on a plutôt l’impression d’un chef de secte qui sent son pouvoir menacé par un disciple que d’échanges entre scientifiques sur la nature de l’inconscient. Il ne s’agissait pas bien sûr chez Jung de nier l’importance de la sexualité, des besoins sexuels chez l’homme mais de les mettre en relation avec les autres dimensions de la psyché humaine individuelle et même collective, d’où l’idée d’inconscient collectif.

La Révolution sexuelle

Les idées freudiennes de libido l’inconscient se sont retrouvées chez les promoteurs de la « Révolution sexuelle ». C’est ainsi que Wilhelm Reich, disciple de Freud et premier à mettre ce thème à la mode en tant qu’auteur du livre « La révolution sexuelle », a développé l’idée que la morale sexuelle était un moyen utilisé par la bourgeoisie pour asseoir sa domination. Reich en appelait à une libération sexuelle de la morale et du mariage « bourgeois », y compris concernant les enfants. Ce mélange de marxisme et de psychanalyse a été repris et modifié par Herbert Marcuse (« Eros et Civilisation », « L’homme unidimensionnel ») et par tous les soixante-huitards dont Daniel Cohn-Bendit, auteur de souvenirs sur l’éducation des enfants dans sa commune en Allemagne frisant la pédophilie. Son cas n’était pas isolé, plusieurs de ses compagnons des Grünen ayant été éclaboussés par des scandales pédophiles.

Cohn-Bendit s’est excusé en invoquant l’esprit de l’époque et effectivement, on a assisté au cours des années 70 à 2000 à un soutien accordé à des pédophiles avérés dans les média et les cercles universitaires, des pédophiles comme Gabriel Matzneff ou Tony Duvert ayant été encensés par Libération, Le Monde etc. Tony Duvert selon qui « il n’existe qu’un moyen de découvrir la sexualité de quelqu’un, petit ou grand, c’est de faire l’amour avec lui », auteur qui a reçu entre autres le prix Médicis, s’est appuyé sur les théories de S. Freud sur la sexualité enfantine pour justifier ses activités pédérastes. Il réclamait dans son livre « Le bon sexe illustré » une « libération sexuelle » des enfants par la pédophilie, la sexualité des enfants étant selon lui opprimée par la société.

Développement de la pornographie

Quand la pornographie de masse a commencé à se développer à partir des années 1970, un marqueur étant le succès populaire du film soft-porno Emmanuelle ou les chansons de Gainsbourg (« 69, année érotique » etc..), les milieux de psychologues ont largement sous-estimé ou carrément ignoré ses effets nocifs et ses implications pour la criminalité sexuelle. Bien au contraire, toujours selon un point de vue soit disant scientifique, ils ont parlé de l’effet de « catharsis » que pouvait avoir la pornographie empêchant les personnes de passer à l’acte par le défoulement supposé résultant du visionnage de vidéos pornographiques. Il a fallu tout d’abord le rapport d’une commission du congrès américain (la commission Meese) pour faire voler en éclat ces théories soit disant scientifiques. La commission du congrès, se basant sur de très nombreux rapports de police, a montré que dans la très grande majorité des cas de crimes sexuels et de pédophilie, les criminels faisaient une intense consommation de pornographie.

Depuis, lors de l’affaire Dutroux comme dans diverses affaires de crimes sexuels en France, on a pu voir les liens entre la fabrication et la consommation de vidéos pédophiles et le passage à l’acte, liens mis en évidence en surfant simplement sur le Web où les formes les plus violentes de pornographie et pédophilie sont proposées. Plus grand monde ne croit à la non nocivité de la pornographie et quand les industriels du porno essayent encore aujourd’hui de défendre cette idée, on comprend vite qu’il s’agit de défendre leur marché et leurs intérêts commerciaux. Sans doute, de nombreux crimes auraient pu être évités si les milieux de psychologues avaient été plus clairs sur ce sujet et n’avaient pas donnés une caution scientifique à des théories infondées. Comme le disait avec un simple bon sens un témoin à la commission Meese, un marchand de bière ou de cigarettes sait très bien l’impact que peut avoir un spot publicitaire d’une minute sur ses produits, aussi comment un industriel de la pornographie pourrait ignorer l’impact d’une cassette pornographique de 60 mn.

Abus de médicaments psychotropes et déresponsabilisation

Un dernier point concernant une approche psychologique qui fait passer au premier plan le corps ou la chimie du cerveau au détriment de l’esprit et de la prise en compte des causes profondes des malaises mentaux, est qu’elle a abouti en psychiatrie à une médicalisation outrancière et dont les résultats sont loin d’être concluants. Ainsi en France où la consommation d’antidépresseurs par habitant est l’une des plus élevées au monde, on a un taux de suicide, particulièrement chez les jeunes qui nous place aussi dans le peloton de tête des nations. Bien sûr, un suicide a des causes multiples mais l’administration américaine (Food and Drug Administration) a mis en garde contre les effets d’incitation au passage à l’acte de plusieurs médicaments utilisés en psychiatrie comme le Prozac, un antidépresseur largement distribué en France depuis les années 90 et longtemps surnommé pilule du bonheur.

Plus largement, cette psychologie populaire a abouti à une notion de déresponsabilisation générale, une culture de l’excuse et de la victimisation. Depuis les années d’après-guerre, on explique que si de jeunes délinquants commettent des actes violents, la cause provient de leur environnement familial ou social et non du fait qu’ils se sont comportés de façon irresponsable en agissant mal.

Le terme même d’éducation implique étymologiquement une hiérarchie entre celui qui éduque et celui qui est éduqué. Les textes sacrés chrétiens, le livre des morts égyptiens ou écrits confucianistes insistent sur le respect des anciens comme le « Tu honoreras ton père et ta mère » dans les 10 commandements bibliques. On retrouve cette hiérarchie dans les arts martiaux entre le maître et ses disciples.

Cette approche a été remise en question par de nombreux psychologues qui voyaient en elle de « l’autoritarisme » ou l’application de traditions rigides sans comprendre la vraie motivation du respect des anciens. Il s’agissait de permettre la transmission de valeurs pour permettre à la civilisation d’avancer.

Or les effets de ce rejet de l’autorité, à commencer par l’autorité parentale, sont loin d’être positif : diverses études montrent un lien clair entre délinquance juvénile et absence de repères due à l’effondrement de l’autorité parentale, en particulier dans les familles monoparentales (voir entre autres « La violence des jeunes » (Gallimard) de Philippe Chaillou, ancien juge d’enfants, actuellement conseiller à la cour d’appel de Paris).

Comment enseigner une sexualité responsable pour reprendre une expression du pape Jean-Paul 2, la responsabilité vis à vis de ses actes et paroles en matière d’amour s’il faut avant tout ne pas culpabiliser parce que c’est mauvais pour notre santé mentale et si « l’éducation sexuelle » fournie dans le cadre de l’éducation nationale se résume à des techniques de contraception/avortement/protection et à une forme d’encouragement aux relations sexuelles précoces hors mariage. Cette « éducation » mine l’autorité des parents qui ont des valeurs religieuses ou au moins humanistes et a contribué au développement de la violence sexuelle chez de très jeunes adolescents nourris de pornographie.

Sociologie

L’étude des cultures et sociétés a amené à relativiser la valeur des morales et religions qui sous-tendaient ces cultures. Au nom du respect de toutes les cultures, idée particulièrement mise en avant par l’UNESCO dans les années 70-80, il ne faut émettre aucun jugement sur une pratique culturelle tant qu’elle est pratiquée dans un pays, trouver que la polygamie est aussi valable que la monogamie, que la façon dont sont traitées les femmes en Afghanistan est aussi valable que la façon d’éduquer les jeunes filles en Europe, que tout se vaut et qu’il faut respecter les différences.
Cela a amené à nier l’existence de valeurs universelles, objectives. Vous êtes hétérosexuels, cela correspond à un modèle, un choix, par contre être « homophobe » est tout à fait moralement critiquable, vous êtes bigame, c’est votre affaire, polygame, tant mieux pour vous, il s’agit de divers choix culturels. Bien sûr à ce jeu on s’aperçoit toujours trop tard que l’on est allé trop loin. Ainsi les Man and Boys Associations (Manba) aux USA ont demandé pendant longtemps une reconnaissance du droit à la pédophilie. Vous êtes pédophile, c’est un choix qui vous regarde, disaient ces grands défenseurs des libertés individuelles, le seul problème c’est que cela a des conséquences désastreuses sur les enfants que vous dites aimer.

Il y a une différence profonde entre dire que les valeurs universelles sont difficiles à connaître, qu’il faut souvent remettre en question sa conception du bien et du mal, l’affiner et d’autre part nier la possibilité même de l’existence de ces valeurs. La deuxième attitude ruine à la base tout système éducatif qui veut sortir du tribalisme et affirmer l’universalité de la nature humaine.

Résultats

  • Depuis le développement d’idées ou conceptions issues de la psychologie ou la sociologie en milieu scolaire et dans la société (psychosociologues etc.) dans les années 60, on a assisté à une augmentation régulière des viols, des actes violents en milieu scolaire, des attitudes de rébellion vis à vis du système scolaire, de la consommation de drogues et des suicides. On aurait pu s’attendre à quelques remises en questions en matière de pédagogie, surtout de la part de gens qui passent leur temps à remettre en question les valeurs des autres, mais cela n’a pas été vraiment le cas, trop d’intérêts étant sans doute en jeu.
  • Sur le plan purement éducatif, le rejet des valeurs universelles a remis en cause la possibilité d’une bonne transmission de la culture occidentale qui plus ou moins depuis la Renaissance cherche à défendre une conception universelle de l’homme.
  • Allan Bloom, universitaire américain, explique dans « The closing of the American mind » que la vulgarisation outre-Atlantique des idées de Max Weber ou Nietzsche a abouti à une approche sociologique rejetant les valeurs universelles. Du coup, tout ce qu’il reste à transmettre, c’est une défense de la tolérance, de l’antiracisme, des idées du genre « à chacun ses valeurs » qui rend une véritable éducation impossible, une véritable compréhension des grands textes du passé aussi impossible. On va se demander si Voltaire ou St Louis étaient antisémites, si G. Washington était raciste parce qu’il avait des esclaves, tout cela sans aucun recul historique et on n’en retiendra rien d’autre.

Quelles alternatives ?

Des alternatives aux approches pseudo scientifiques à la mode en sciences humaines existent pourtant, montrant l’importance de la structure familiale. La psychologie et la sociologie ne devraient pas avoir le rôle subversif qu’elles ont eu vis-à-vis de la famille car la plupart des études récentes en sciences humaines montrent l’importance des valeurs familiales pour le développement de l’enfant et sa socialisation future.

En psychologie

  • Les idées de S. Freud sur le rôle de la religion comme moyen de répression de la libido pour permettre l’établissement de la civilisation, idées reprises par Marcuse et les freudo-marxistes ont été depuis largement remises en question, en partie sous l’effet de la remise en question du marxisme.
  • Tandis que Freud avait tendance à réduire les problèmes psychologiques humains aux relations enfants, père, mère avec son complexe d’Oedipe, aujourd’hui, l’influence sur un individu de ses ancêtres sur plusieurs générations dans laquelle il vit, est de plus en plus reconnue par ce qu’on appelle la psychologie transgénérationnelle ou psycho-généalogie. Avec l’ethno-psychologie, on en arrive à reconnaître l’influence essentielle de la culture sur la psychologie individuelle. En résumé les psychanalystes redécouvrent des faits connus bien avant l’apparition de la psychanalyse, le rôle des ancêtres et des cultures, amenant à remettre en cause le catéchisme Freudien et ses prétentions scientifiques.
  • Déjà du vivant de Freud, Carl G. Jung prenant le contre-pied de ses idées a dit que les problèmes de la majorité de ses patients provenaient d’une insuffisance de vie religieuse et renversé le système freudien. Ainsi l’idée freudienne que Dieu est une projection névrotique du père est renversée par Jung pour qui l’image du père chez l’enfant n’est qu’une manifestation imparfaite de l’archétype divin qui le précède et dépasse l’individu appartenant au patrimoine psychique de l’humanité.
  • Viktor Frankl, un autre disciple autrichien de Freud, s’est retourné contre son maître suite à son passage dans un camp de concentration nazi au cours duquel il a observé que les personnes les plus aptes à survivre étaient motivées par une conviction que leur vie avait un sens. Prenant le contrepied de l’aspect antireligieux des théories freudiennes, le fondateur de la logothérapie explique qu’une névrose individuelle pourrait être l’expression d’une religion refusée. Selon Frankl, c’est le sentiment d’absence de sens dans la vie qui est à l’origine de nombreuses maladies psychologiques, dépression et autres et non la répression de la libido.
  • Le philosophe chrétien Maurice Clavel reprenant d’une certaine façon les idées de Frankl, a expliqué dans ses ouvrages (« Ce que je crois », « Dieu est Dieu, nom de Dieu », etc..) que beaucoup de maladies psychologiques reflètent une recherche frustrée de Dieu et que les concepts de refoulement, de sublimation de la pulsion sexuelle sont une pauvre explication de la démarche religieuse. En fait, selon Clavel, dans bien des cas « c’est Dieu en soi que l’homme refoule » contrairement à ce qu’a affirmé toute une génération de psychologues pour qui la recherche religieuse est bien souvent l’expression d’une libido refoulée.
  • Dans la même lignée mais sur un plan plus psychologique et thérapeutique, les conférences d’Yves Boulvin, chroniqueur à Radio Notre Dame sur le thème « Foi et Psychologie » ainsi que le mouvement de l’Agapethérapie insistent sur l’importance de la découverte du vrai amour de Dieu comme notre Vrai Père et Mère pour la guérison de blessures causées par l’expérience d’amour limité ou l’idolâtrie ou l’idéalisation de personnes avec leurs limitations.
  • Même Erich Fromm, l’un des leaders de l’école de Francfort combinant le marxisme et le freudisme, dans son livre « L’art d’aimer » a rejeté l’approche freudienne réduisant l’amour à la libido sexuelle et a montré que la nécessité d’un l’apprentissage de l’amour était fondamental pour former des individus capables d’établir des familles et une société harmonieuse. Citant le médecin de la Renaissance Paracelse, il lie amour et connaissance « Celui qui ne sait rien n’aime rien mais celui qui comprend, celui-là aime. » Il explique que l’amour requiert connaissance et effort et nécessite un apprentissage. Cette conception est opposée à celle du coup de foudre comme voie royale pour la relation amoureuse, cliché répandu depuis le 19ème siècle dans la littérature puis le cinéma et la télévision. Bien sûr, pour Fromm, le coup de foudre est une réalité mais ne peut servir seul à construire une relation amoureuse durable.
  • Eric Berne, le fondateur de l’analyse transactionnelle insiste sur l’importance de vraies relations parents-enfants pour arriver à un être adulte dont les relations avec les autres ne soient pas affectées par des séquelles du parent dominateur, abusif ou absent ou de l’enfant rebelle ou soumis
  • Le psychologue américain Scott Peck-(« Les gens du mensonge » et « Le chemin le moins parcouru » a mis en avant 2 idées clé : 1) le problème de la psychanalyse, c’est d’ignorer la réalité du mal, 2) la plupart des problèmes psychologiques viennent du refus d’accepter une certaine souffrance nécessaire, ce qui finalement par des chemins détournés aboutit à une souffrance encore plus grande, crée des névroses. Cela touche à un aspect important de l’éducation, s’éduquer demande un effort, peut être douloureux et dans une société à la recherche du plaisir, de la facilité, ce n’est pas facile
  • La « real psychology » aux Etats Unis a développé une approche qui cherche à mettre de plus en plus les gens face à leurs responsabilités sans toujours revenir à leur passé, leur complexe d’Œdipe supposé ou leurs rêves. Les résultats de cette psychothérapie par le réel qui va des sessions de rééducation pour jeunes délinquants ou drogués à des psychothérapies de groupe centrées sur la résolution des conflits et la préparation aux situations concrètes auxquelles seront confrontés les patients, sont bien plus probant que les séances de psychothérapie classique.
  • Les féministes elles-mêmes se sont retournées contre Reich, dénonçant dans ses théories sur la révolution sexuelle une approche réductrice et masculine de l’acte sexuel et défendent une approche différente de l’amour (voir Betty Friedan « The Feminine Mystique »).
  • Le problème de la famille monoparentale sans père est souligné et une association comme SOS Papas remet en question la façon dont dans la majorité des procès en divorce la garde des enfants est confiée à la mère avec des droits de visites très restreints pour les pères. « Plus la relation mère-fils est unique et prolongée, plus la réaction de l’homme adulte envers les femmes sera violente » écrit la sociologue Christiane Olivier qui n’hésite pas à faire un lien entre les familles monoparentales et l’augmentation des viols de la part de jeunes adultes.

En sociologie

  • Le sociologue Christian Jelen dans son étude des immigrants en France (« La famille, secret de l’intégration » Robert Laffont) a comparé l’évolution des immigrants vietnamiens, chinois et africains en France. Lors de leur arrivé en France, ces groupes se trouvaient dans une situation économique très difficile. Beaucoup d’immigrés asiatiques avaient échappé aux Goulags cambodgiens et vietnamiens sans un sou dans leur poche. Les premières vagues d’immigrés africains datent des années 50 et 60, les immigrés étant appelés par des industriels français cherchant de la main d’œuvre à bon marché pendant cette période de croissance rapide. Leurs familles ont suivi suite à la loi sur le regroupement familial pendant la présidence de Giscard d’Estaing.
    Au fil des ans, Jelen a observé une différence croissante entre le degré d’intégration de ces groupes. Les enfants d’asiatiques s’adaptaient bien au système scolaire français, le taux de criminalité dans les quartiers à fort taux d’asiatiques en région parisienne était plutôt inférieur à la moyenne, alors que pour les immigrés africains, on voyait une évolution contraire avec des difficultés scolaires et de hauts taux de délinquance.
    Jelen explique la raison de cette différence dans la structure familiale de ces deux communautés, les Asiatiques ont préservé leurs valeurs confucianistes tournées vers l’éducation alors que les familles africaines ont très mal supporté le choc culturel de l’immigration.
    Dans ce contexte, les familles polygames représentent un handicap très lourd pour l’éducation des enfants et l’intégration à la société, selon Jelen.
  • Emmanuel Todd et son étude des structures familiales (« La Troisième Planète, Editeur Seuil ») montre les liens entre les différents types de structure familiale et l’environnement économique, politique ou culturel. Les études de Todd contredisent l’idée commune que l’éducation et le développement dépendraient essentiellement de structures économiques ou sociales. Selon Todd, c’est le type de famille et non l’environnement socio-économique ou même la religion qui est le facteur le plus important pour définir une culture ou une société. Dans son étude, il montre que les différences de structure familiale ne coïncident pas avec les différences raciales. Concernant la « liberté sexuelle », Todd écrit que dans les pays avec une famille de type autoritaire « la révolution sexuelle mène au « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley (« A Brave New World ») et plus généralement que la « libération sexuelle » amène un renforcement du rôle de l’état et de son emprise sur les familles.
  • Bien sûr, si une famille vit dans un état d’extrême pauvreté, il est très difficile d’éduquer proprement des enfants. Mais certaines cultures engendrent la pauvreté alors que d’autres sont sources de développement économique. De nombreuses études conduites à l’Unesco et l’ONU montrent la relation entre structure familiale et en particulier le rôle des femmes avec le développement économique. Entre autres, des études en Inde montrent que les efforts d’alphabétisation progressent bien mieux dans les états de l’Inde où les femmes exercent traditionnellement un rôle plus important dans la famille comme le Kerala et le Tamilnadu.

Conclusion rapide

  • L’homme a une double nature esprit-corps. L’éducation doit correspondre à cette double nature de l’homme, éducation morale et philosophique et technique-scientifique mais avant tout l’homme doit apprendre à aimer et développer sa capacité à entrer en relations avec autrui. Elle doit s’opposer à un relativisme généralisé en réaffirmant les valeurs absolues remontant à l’héritage grec (le bon, le vrai, le beau).
  • Cette éducation fondamentale du cœur, du caractère se fait essentiellement dans la famille, il n’y a pas de substitut à la famille, ni l’éducation nationale, ni les animateurs de quartier et autres ne peuvent la remplacer.
  • Concernant l’éducation nationale, il faut promouvoir une véritable coopération entre parents et enseignants et non une relation où les parents n’ont aucun droit de critiquer la pédagogie ou le contenu des cours, d’évaluer les professeurs mais simplement la possibilité de changer leurs enfants d’école.
  • Si nous voulons améliorer la situation de l’éducation, il faut faire un bilan sans complaisance de l’impact de la psychologie et de la sociologie. Il ne s’agit pas de rejeter ces sciences humaines mais de rejeter une approche pseudo-scientifique cherchant avant tout à miner l’héritage judéo-chrétien de l’Occident.
  • En conclusion, il existe de nombreuses pistes pour une psychologie non matérialiste et une sociologie prenant en compte des valeurs universelles, il faut aller de l’avant dans cette direction.

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