Mgr Flavien Joseph Melki, évêque de Curie d'Antioche des Syriens (Liban), dans un texte remis par écrit, a estimé qu'il était utopique de penser que
"les pays arabes du Moyen-Orient, où le fondamentalisme ne fait que durcir [accepteraient] dans un avenir prochain, d'abandonner leurs régimes théocratiques fondés sur le Coran et la Charia".
Il a évoqué les quelque 15 000 000 de chrétiens qui, depuis 14 siècles, sont
"soumis à des formes de persécutions multiples, de massacres, de discriminations, d'exactions et d'humiliations ». « De nos jours encore, au IIIème millénaire, nous assistons impuissants, le coeur meurtri, à l'épreuve de nos frères d'Irak et à leur exode massif».
Faudrait-il attendre la disparition des chrétiens du Moyen-Orient pour élever la voix et réclamer, avec force, liberté, égalité et justice pour ces minorités religieuses menacées dans leur existence ? Le monde civilisé, assistera-t-il dans l'indifférence à leur extinction ? Il faut donc agir, sans tarder, pour réformer ces régimes islamiques. Les chrétiens du Moyen-Orient ne sauraient, à eux seuls, atteindre cet objectif. Ils doivent être aidés par l'Église universelle et les pays démocratiques".
Mgr Melki a invité à demander
"aux instances internationales de plaider la cause des chrétiens, victimes de discriminations et exiger des pays islamiques de traiter leurs sujets chrétiens, à l'instar des États européens, qui accordent aux musulmans minoritaires, devenus citoyens, les mêmes droits que leurs habitants d'origine. En mobilisant de la sorte l'opinion internationale, les chrétiens auraient des raisons d'espérer et retrouveraient leur dignité de citoyens à part entière, ce qui les retiendrait de s'expatrier".
Kelkin
Ce Mgr est bien gentil de comparer les chrétiens d’orient avec les musulmans de chez nous, parce qu’en fait les deux cas sont bien différents : d’un côté des musulman accueillis de fraiche date, ayant les memes droits, sinon plus quelquefois, que les autochtones, de l’autre des chrétiens chez eux, souvent depuis près de deux millénaires, antérieurs aux musulmans, qui n’ont que le droit de se taire, de ramper, et de balayer les rues quand ils ne sont pas torturés, pillés, violés, j’en passe et des pires.
Non, vraiment, les deux cas ne sont pas comparables !
LB
Le problème est que “le monde civilisé” est un fruit apostat de la chrétienté, donc nul espoir d’intervention, ni même de compassion. Le sort des chrétiens est finalement presque le même dans nos pays civilisés ou le deviendra dans un avenir proche.
Marc
Il me semble qu’il faut en effet dire la vérité, même choquante.
Pendant longtemps, le “dialogue islamo-chrétien” s’est cantonné à de belles déclarations, souvent creuses, car remplies d’idées vagues et comprises différemment de part et d’autre.
Il est bon qu’un évêque d’Orient ose donc dire tout haut ce que beaucoup de chrétiens de ces pays osent à peine penser tout bas…
Makar
Et puisque le “monde civilisé est un fruit apostat de la chrétienté”, il est du devoir de tout chrétien de prendre la parole, d’affirmer sa présence et de s’adresser aux politiques pour les pousser à défendre les chrétiens d’Orient, au nom du principe de la défense des droits de l’homme dont se réclament les démocraties si ce n’est à celui de la solidarité entre chrétiens ou de la défense du christianisme. Les chrétiens d’Orient n’arriveront pas à se défendre seuls, Mgr Melki en est bien conscient; ils n’ont que la fuite comme solution de survie. Notre silence les tue. Faisons des pétitions et adressons-nous aux élus au plus haut niveau. Pourquoi ne pas démarrer une action de ce style sur le blog et se joindre à d’autres mouvements chrétiens?