Lors de l’Université d’été du Front National, qui s’est tenue ce week-end, Marine Le Pen a abordé le sujet du mondialisme, qu’elle a comparé avec le communisme. Extraits :
"Le mondialisme ce n’est rien d’autre que la dérive totalitaire du libéralisme. Il réconcilie les internationalistes de gauche et les affairistes trans-nationaux sur le dos des nations, des peuples, des hommes et des travailleurs du monde entier. Et parce qu’un économisme s’est substitué à un autre, comme le rappelle Guillebaud, le mondialisme professe aujourd’hui les mêmes inepties que hier le communisme. […]
Le mondialisme professe la croyance réductrice dans la prééminence de l’économie sur le politique : les libéraux croient à la logique des marchés comme les communistes croyaient que « les infrastructures commandaient aux superstructures ». […] Le mondialisme se présente comme une science : le libéralisme, comme avant lui le marxisme, serait une évidence scientifique qui congédie toute velléité d’intervention humaine. […] Le mondialisme, comme avant lui le communisme, se présente comme une vérité théologique qui a la force du sacré. […] Cette nouvelle religion laïque et matérialiste a ses conciles (Davos, G7), son clergé local (le MEDEF) et ses curés de paroisse (chefs d’entreprise ou journalistes économiques boboïsés). […] Le mondialisme c’est une promesse jamais satisfaite : comme le communisme hier, le mondialiste promet un avenir radieux […] Parce qu’il est la Vérité, qui ne se discute pas, le mondialisme se montre indifférent à l’égard des faits : le mondialiste, comme avant lui le communiste, est insensible aux démentis du réel. […] les européistes vous expliquent que l’Europe – d’essence mondialiste – ne fonctionne pas parce qu’il n’y a pas assez d’Europe. Toujours la même chanson ! Le mondialisme postule une adhésion à la révolution qui ferait du passé table rase : le mondialisme comme avant lui le communisme veut créer l’homme nouveau, celui qui n’a plus besoin d’Etat, celui qui s’est affranchi de toutes attaches identitaires, nationales, familiales […]
Derrière la globalisation, sous l’impulsion des libéraux, c’est le fantôme de l’internationalisme marxiste qui refait surface : même haine de la nation qui est le lieu des compromis sociaux ; même haine des structures intermédiaires (famille, institutions…) dont l’existence même contrarie la fluidité des échanges. […]
La planète est un don de Dieu. Elle ne peut offrir que ce qu’elle est en mesure de produire. Or, comment peut-on croire que 9 milliards d’hommes peuvent vivre, produire, consommer, polluer comme des américains. Or, c’est pourtant ce que postule l’idéologie mondialiste qui contrevient à tous les principes écologiques bien compris : être écologique c’est produire à proximité et recycler sur place. […] Dans le même temps pour donner le change, nos états totalement schizophrènes matraquent nos concitoyens de discours moralisateurs et mettent en place une fiscalité verte. Or, à quoi sert-il d’obliger les Français à chercher le pain en vélo si le vélo est produit en chine, le blé vient des Etats-Unis et que le champ derrière la boulangerie est laissé en jachère sur décision administrative de l’Union européenne ? […]
Nous refusons de croire que l’épanouissement individuel se mesure à la capacité de consommer et trouve ses fondements dans un hédonisme malsain. Nous devons à l’héritage chrétien de l’Europe notre conception de l’homme qui lui reconnait, avec le caractère sacré de la vie, une existence comme être unique, doté de raison et capable de choix personnels. […] Cette conception de l’homme que l’Europe a porté et exporté lui est propre ; et parce qu’elle est la base à la civilisation européenne, elle justifierait à elle seule que soit mentionnée dans les textes fondateurs de l’organisation continentale la référence aux « racines chrétiennes de l’Europe ». Dans nos pays, les Lumières ont fourni une version sécularisée de cette conception de l’homme et le marxisme une dérive pitoyablement matérialiste et monstrueusement criminelle."
Jean-Claude
Je ne partage pas tout à fait ce discours.
D’une part, le capitalisme n’est pas libéral. Le capitalisme est une économie de concurrence qui a besoin d’autorités efficaces pour empêcher les forts d’être trop forts et, ainsi, fausser le jeu de la concurrence. L’adjectif libéral est un peu trop employé à tort et à travers et, du coup, est source de beaucoup de confusions. On ferait mieux de parler d’économie de concurrence.
Le libre-échange entre les nations, comme entre les hommes d’ailleurs, a toujours été source de richesses, chacun ne pouvant pas tout produire. Pourquoi envoyer des hommes se ruiner la santé dans nos mine souterraines alors que le charbon australien peut être produit à moindre coût dans des mines à ciel ouvert ? Chaque production de génération (n-1) a vocation à être prise en charge par des pays moins développés. Cela libère chez nous la capacité de se concentrer sur la génération n. Tout le monde y trouve son compte. A chaque Etat de réguler tout cela pour que les transitions se fassent en douceur, que les anciens salariés des secteurs anciens aient de quoi subsister, et, surtout, de garder les compétences intactes dans certains secteurs clef (nourriture, armement, énergie…)
Le libre-échange n’est pas la disparition des nations, bien au contraire. Vous remarquerez que les pays qui gagnent le plus à la mondialisation sont aussi ceux qui restent le plus attachés à leur idée de nation (Etats-Unis, Angleterre, Japon, Chine, pays arabes…) A ne pas confondre avec l’effacement des nations européennes sous les coups de boutoir de Bruxelles, pour des raisons purement idéologiques et non pas économiques. Vous remarquerez d’ailleurs que la croissance dans l’UE est la plus faible du monde.
Enfin, la crise actuelle n’est pas un fruit du capitalisme libéral, mais, au contraire, un fruit de manque de libéralisme (comprenez, un manque de responsabilisation et de concurrence). Contrairement à ce que l’on croit trop souvent, l’économie américaine est excessivement keynésienne. A chaque crise, les autorités politiques et monétaires n’ont de cesse de renflouer le système. S’en est suivie une montée de l’irresponsabilité des financiers qui se sont permis tous les excès, en tenant le raisonnement suivant : « Essayons d’avoir de bons bonus cette année, après moi le déluge, de toutes façons, l’Etat finira par payer ». La faillite de Lehman Brothers, banque d’affaires « trop grosse pour faire faillite » signifie peut-être la fin de ce système d’interventionnisme à outrance.
jano
Pour une fois, Marine ne dit pas trop de bêtises! le mondialisme c’est vrai, est un véritable cancer pour les nations.C’est l’extermination des spécificités des peuples.
Boris
Je vous recommande de lire cet conférence d’un professeur Québécois :
http://classiques.uqac.ca/contemporains/gill_louis/analyse_marxiste/analyse_marxiste.html
Où le Marxisme éclaire parfaitement (ou presque) la réalité économique actuelle.
Léa
Bonne analyse, bien d’accord avec Mme M. Le Pen.
Maintenant il faut travailler à se “protéger” de cette dictature (du mondialisme). Notre droite nationale française va-t-elle faire front commun ?
FAFA
Marine Le Pen a entiérement raison . Cependant , il manque un point important dans son discours , l’islam est l’allié du mondialisme . Deux idéoloies entiérement matérialiste et anti-catholique . Il faut que la France et l’Europe retrouvent la foi catholique , sinon , nous serons trés , trés mal barrés .
topaze
D’après Pie XI,
Le socialisme éducateur à pour père le libéralisme et pour fils le bolchecvisme.
cosaque
Elle a entièrement raison.
Rappel déjà écrit à plusieurs reprise sur d’anciens posts :
Les 4 piliers du marxisme inscrits ds “le manifeste(…)” sont :
Abolition de la famille.
Abolition de la Nation.
Abolition de la religion.
Abolition de la propriété.
En bref, un libéral-libertaire qui veut tout abolir, est vraiment très proche du marxisme…
Pascal G.
Marine LEPEN fait une analyse exacte sur la notion de la dignité de la personne humaine, héritage du christianisme et qui a irrigué les racines de l’Europe, et dont l’abandon fait perdre la tête aux sociétés modernes, y compris en économie.
Mais sur la mondialisation, il n’est pas évident que ce soit le fruit du seul libéralisme : les échanges internationaux ont toujours existé, dès le Moyen Age, quand par exemple les cités flamndes achetaient du blé balte, parce que les récoltes étaient catastrophiques, afin de faire baisser les cours, et permettre aux plus modestes d’éviter la famine.
C’est d’ailleurs là un modèle de ce que peut être le rôle de l’Etat : se substituer aux acteurs privés lorsque les circonstances exigent que soit préservé le Bien commun.
Le problème, c’est qu’aujourd’hui, dans les grandes puissances économiques et démocratiques, les politiques utilisent l’Etat et sa puissance pour des politiques économiques à court terme. Ainsi Clinton a créé de la prospérité en favorisant fiscalement le crédit immobilier pour les particuliers et en faisant sauter des verrous prudentiels pour le système financier. D’où les subprime, et la crise actuelle.
Ce n’est donc pas le libéralisme en soi qui est en cause, mais le fait que l’Etat et donc les citoyens perdent le sens du bien commun, voire même croient pouvoir profiter à court terme du système économique, en voulant utlkiser à la fois les libertés du système libéral; et l’intervention déréglée de l’Etat des doctrines socialisantes, etelles le keynesianisme habituel aux démocraties.
Ainsi SARKOZY en favorisant avec la paquet fiscal, la consommation des particuliers au lieu de l’investissement des entreprises, a fait de la relance de la demande, et les citoyens ont acheté des produits essentiellement importés de l’étranger : cela a créé démagogiquement de la consommation à court terme, mais en réalité de la délocalisation et du chômage àmoyen terme, ainsi que du déficit.
La mondialisation n’est donc pas en cause, ni le libéralisme : c’est bien la manipulation immorale de la puissance de l’Etat qui déséquilibre l’économie.
Cela ne signifie nullement que l’Etat n’est pas le garant du Bien commun, y compris en économie, mais il doit être un arbitre, et non un acteur permanent pesant sur les acteurs privés à leur détriment, pour des raisons de basse politique électorale à la Clinton ou Sarkozy.
cosaque
@ Pascal G
Ce que vous dites est vrai mais n’est qu’une partie du pb.
Regardons les choses en face : l’Etat aujourd’hui n’a plus d’indépendance. Il est à la botte de l’économie. Tout irait mieux si c’était l’inverse…mais l’Etat aujourd’hui préfère vendre son indépendance (et son âme ?)à la BCE, à l’UE, à l’immigré-salarié au rabais, aux actionnaires, à l’OTAN, aux médias, aux lobbies pro-mort…
Bref, au relativisme de la mode et de l’argent. Rien de bon qui n’accroisse son autorité. Au contraire :
Son hymne peut être hué, son drapreau bafoué, sa monnaie confisquée, ses policiers caillasser… Malheureusement, l’Etat aujourd’hui ne représente plus qu’un aspirateur d’impots et un sujet mondain de conversations.
Pascal G.
@ Cosaque
Vous avez raison. L’Etat n’est plus la forme institutionnelle du Bien Commun, mais un carrefour d’influences pour les lobbys : en démocratie, les réseaux maçonniques, d’argent, de grandes écoles, les groupes professionnels, les multinationales, les partis, les syndicats, les institutions internationales, maintenant en Europe la Commission de Bruxelles, tous s’achètent des pans entiers de l’Etat national pour distribuer des avantages ou des privilèges à leurs mandants, et opprimer ou défavoriser ou ignorer les autres.
Marine LE PEN souligne bien cet aspect : il n’y a plus de principe de justice. Sans doute la division des pouvoirs de Montesquieu, faisant de l’exécutif une dépendance du législatif, a t elle fait perdre au politique son aspect le plus utile, qui est d’être l’incarnation suprême de la justice. C’était ce qui justifiait l’existence de la monarchie et qui avait permis de fonder la sacralité du Roi.
Evidemment, sous cet angle, la démocratie, si elle ne réfère pas précisément aux valurs chrétiennes de l’Evangile, est un recul dans l’ordre des valeurs, surtout pour ce qui du respect des personnes, de leur dignité, voire de la Vie elle-même. D’où ce que nous voyons dans l’ordre économique : la mondialisation, phénomène historique naturel et utile pour tous, mais utilisée par les lobbys pour accroître leurs pouvoirs sur les nations en méprisant la dignité humaine.