Lassé par les pseudo-analyses contre Donald Trump écrites depuis un bureau à Paris, New York ou San Francisco, le journaliste Alexandre Mendel est parti aux Etats-Unis à la rencontre des électeurs, ces Américains que l’establishment des grandes villes juge « déplorables », minables, racistes. Il a sillonné l’Amérique de l’intérieur, dormi chez l’habitant ou dans des motels sordides, à la rencontre de pêcheurs de crevettes en Louisiane, de militants pro-armes du Texas, d’un shérif de Virginie-Occidentale, d’une étudiante strip-teaseuse du Nebraska, d’un candidat de l’Idaho qui veut virer les Californiens libéraux, et de dizaines d’autres personnages qui sont les Etats-Unis de 2020. Il avoue être « trumpiste », séduit par la revanche de ces rednecks, ces « sans-dents », cette Amérique rurale, sur les élites de la bien-pensance, mondialistes et libertaires.
L’auteur nous fait découvrir une Amérique dont nos médias ne parlent jamais. Exemple, avec le système de santé américain, souvent décrié en France, alors que l’auteur a été se faire soigner après avoir attrapé le coronavirus :
[…] J’oublie un certain nombre de détails, tant j’ai eu le sentiment d’être pris en charge rapidement, dans un luxe d’investigations médicales qui m’étaient jusqu’alors inconnues en France, pays où l’on célèbre la force de notre Sécurité sociale, le génie de notre système hospitalier et, désormais, les héroïnes quasi épiques que sont devenues les infirmières et aides-soignantes dans la lutte contre le coronavirus pour avoir été au-delà des 35 heures hebdomadaires pendant quelques semaines. En oubliant que notre mythe – celui que nous avons construit après guerre – est un mythe coûteux pour le contribuable français. Aussi coûteux qu’il l’est pour l’assuré social américain. Là où le Français paie une taxe, l’Américain cotise pour lui et sa famille. Le génie du socialisme étant de donner l’impression aux malades français qu’on les soigne gratuitement, là où les patients américains connaissent exactement le coût de leurs soins. […]
A aucun moment, avant d’être admis à l’hôpital, on ne m’a demandé de numéro de carte bancaire. Autre mythe. Croit-on vraiment qu’on laisse les gens mourir dans la rue ? Que les équipes de paramedics du 911 vous demandent votre portefeuille avant de vous mettre sur un brancard ? Que le serment d’Hippocrate n’est pas valable chez l’Oncle Sam ? C’est pourtant l’un des clichés les plus véhiculés sur l’Amérique. Presque une propagande au pays de la Sécurité sociale toute-puissante et du business des administrations hospitalières, constituées d’armées de secrétaires et de sous-chefs aussi inutiles qu’onéreux. […]
C’est qu’en France, l’assuré social ignore combien il coûte à la Sécu. On ne lui remet pas une facture (celle que paiera l’assurance maladie). Il repart avec le sentiment qu’il a été soigné gratuitement. Il ignore par exemple qu’une nuit en soins intensifs est en moyenne facturée à la Sécurité sociale 3000 euros (sans compter les examens complémentaires, comme les radiographies, les scanners, etc.). En France, c’est gratuit, parce qu’on ne présente pas la facture. En Amérique, c’est payant, parce que la facture existe.
Pire encore, le stéréotype veut qu’on laisse l’Américain pauvre mourir. Rien n’est plus faux. […]