Renaud Camus est interrogé par Breizh-info.com. Extrait :
Outre les oukases habituels de la presse subventionnée, on vous reproche de ne pas avoir voulu débattre par rapport aux chiffres de l’immigration que vous exposait Hervé le Bras, en sa qualité de démographe. Pourquoi avoir choisi un autre terrain ?
C’est pour moi un point tout à fait central, capital. "Certes je suis bien persuadé que le Grand Remplacement est parfaitement et facilement prouvable avec des chiffres, bien que tout soit fait pour empêcher qu’il le soit. Michèle Tribalat s’en approche déjà beaucoup plus qu’Hervé Le Bras. Mais je refuse absolument de me laisser entraîner sur ce terrain-là. D’abord parce que ce n’est pas le mien, je n’y suis absolument pas compétent, et, reconnaissons-le, ça ne m’intéresse pas du tout. Ensuite, et surtout, pour deux raisons principales.
D’abord parce que jamais, jamais, jamais, dans l’histoire de notre pays, ni d’aucun pays au monde, un peuple ne s’en est remis à la science de savoir ce qui lui arrivait. C’est une révolte ? demande Louis XVI. — Non, Sire, c’est une révolution, répond La Rochefoucauld.
Et vous imaginez le roi reprendre : Vous avez les chiffres ? Pensez-vous que les Français aient eu besoin des chiffres pour savoir qu’ils vivaient la Guerre de cent ans, même s’ils la nommaient autrement ? les Guerres de religion, la Fronde, la Révolution française, la Commune, la Grande Guerre, la Première Occupation ? La science peut intervenir a posteriori pour apporter des précisions sur l’ampleur d’un phénomène. Elle ne peut en aucune façon décider s’il existe ou pas. Je récuse absolument le témoin. Lui et ce qui survient ne sont pas à la même échelle. Ils n’appartiennent pas au même monde.
Deuxièmement, et si l’on admettait un moment, ce qui n’est pas mon cas, et ce qui serait parfaitement inédit dans l’histoire, qu’il est légitime, de la part d’un peuple, de s’en remettre à la science de savoir ce qui lui arrive ou pas, serait-il judicieux, même alors, de confier l’arbitrage à ces sciences-là, la sociologie, la démographie, les statistiques, qui n’ont fait que mentir ou se tromper, tromper, depuis quarante ans et plus ? Non seulement elles ont été incapables d’avertir les Français et les Européens de l’énormité de ce qui allait leur arriver, qu’il s’agisse de l’effondrement du système scolaire ou de la submersion migratoire, mais, alors même que ces phénomènes se déroulaient, elles s’obstinaient contre toute évidence à les nier et dénier. Souvenez-vous : à l’École le niveau monte, il n’y a aucun lien entre délinquance et immigration, et d’ailleurs l’immigration il y en a de moins en moins. Moyennant quoi on se retrouve avec une École qui est un champ de ruine, tous les terroristes ont fait leurs premières armes dans la délinquance de droit commun, il y a cent fois plus d’occupants sous la Seconde Occupation que sous la Première.
Je vois qu’une aimable demoiselle ou dame Oberti, sur Canal +, m’assimile gracieusement à Robert Faurisson. Affirmer le Grand remplacement ce serait du négationnisme, rien de moins. Comme toujours le remplacisme global, qui remplace tout, remplace la vérité par son contraire. Je m’étais refusé jusqu’à présent à avoir recours à cet argument un peu lourd, mais Mme Oberti lève mes scrupules.
Il y a bien des différences entre les deux Occupations, mais les deux Collaborations, elles, se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Le négationnisme aujourd’hui, ce n’est pas d’affirmer le Grand Remplacement, c’est évidemment de le nier. Oui il y a eu des chambres à gaz et oui le Grand Remplacement se déroule sous nos yeux. La sociologie, la démographie, les statistiques, ont été les grandes dénégationnistes. Elles ont volé à notre peuple son regard, son expérience, et jusqu’à sa douleur.
Remplacistes et remplacés sont d’accord pour s’en remettre aux chiffres : les premiers parce que les chiffres sont faux, ils y ont soigneusement veillé, en interdisant les vrais ; les seconds parce que s’en remettre à la science, et en l’occurrence à une pseudo-science, totalement mensongère, excuse leur lâcheté, leur permet de gagner du temps face à la vérité et à l’exigence de révolte. Les Français sont comme des gens qui seraient réfugiés, déjà, au premier étage de leur maison, le rez-de-chaussée étant entièrement sous l’eau, et qui écouteraient la radio pour savoir si l’on peut, ou pas, parler d’inondation ; et s’il faut, ou pas, monter l’arrière-grand-mère dans son fauteuil roulant."